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Élections présidentielles en Autriche : qui est l’ex-Président Alexander Van der Bellen, donné vainqueur par les premières projections ?

Alexander Van Bellen, Président sortant et candidat à sa propre succession à la tête de l’Autriche.

© AFP – JOE KLAMAR

Par Myriam Baele

Plus de six millions d’Autrichiens ont été appelés aux urnes ce dimanche, pour élire leur nouveau Président. "Nouveau" ou pas, d’ailleurs. Le président autrichien sortant, l’écologiste Alexander Van der Bellen, considéré comme un symbole de stabilité pour affronter l’inflation, la crise énergétique et la guerre en Ukraine, a été réélu dimanche selon de premières projections publiées à la clôture du scrutin. 

Qui est ce chef d’État qui sort de six ans de mandat, des années de Covid et de turbulences politiques, avec une popularité confirmée ?

En 2016, un écologiste face à l’extrême droite

Il y a six ans, en décembre 2016, Alexander Van der Bellen sortait vainqueur d’une élection présidentielle qui avait été suivie de très près dans les autres capitales européennes. Son adversaire était le candidat d’extrême droite Norbert Hofer (FPÖ). Une victoire de Norbert Hofer aurait signifié l’arrivée, pour la première fois, d’un candidat d’extrême droite à la tête d’un Etat de l’Union européenne. La fonction de Président en Autriche a beau être essentiellement protocolaire, ce scénario aurait promis son lot de secousses européennes dans le contexte, à l’époque, de victoire du Brexit et d’élection de Donald Trump à la Présidence des Etats Unis.

Mais c’est Alexander Van der Bellen qui l’avait emporté. Et un tout autre scénario s’était amorcé en Autriche. Il faut dire que le profil et le discours de ce septuagénaire tranchent avec ceux de l’extrême droite.

Réfugié, proeuropéen et vert

"Réfugié", c’est de cette façon qu’il s’était présenté lors de son premier discours de Président, début 2017. Son père, de famille aristocrate russe d’origine néerlandaise et sa mère, Estonienne, avaient fui le stalinisme pour s’installer à Vienne. Puis en 1945, quand Alexander avait un an, ils avaient fui vers le Tyrol à l’arrivée des troupes Russes dans la capitale autrichienne.

Alexander Van der Bellen aime rappeler ce parcours, depuis l’enfant étranger surnommé "Sacha" à l’accession au poste de chef d’Etat.

Un parcours jalonné de diplômes universitaires : économiste, puis docteur, professeur et doyen de la faculté d’économie à l’Université de Vienne. En parallèle, il adhère d’abord au "Parti socialiste d’Autriche" (SPö), puis bifurque en 1990 vers le parti des verts. Son ascension au sein du parti écologiste autrichien sera rapide : après quatre ans, il est élu député. Après sept ans, il est élu à la tête du parti vert qu’il dirigera 11 ans, avec un discours proeuropéen et favorable au multiculturalisme.

A 78 ans, l’homme qui s’est présenté à sa propre succession, dimanche, a ce bagage à la fois humain, universitaire et politique à faire valoir. Mais ce ne sont pas les seules explications à sa popularité.

La popularité d’un pilier

Une électrice retraitée disait ce dimanche à un journaliste de l"AFP, à la sortie d’un bureau de vote : "je suis en faveur de la stabilité". C’est un mérite que lui reconnaissent ses partisans : être un pilier dans les remous.

Et en six ans de mandat, les remous n’ont pas manqué. Il y a eu le Covid, et tous les choix de société inédits à poser et à assumer dans le sillage du virus. Les interventions publiques posées d’Alexandre Van der Bellen ont alors consolidé sa popularité. De la même façon, il a endossé le costume de garant de la stabilité au milieu du chaos lors des scandales successifs qui ont agité le gouvernement du jeune Chancelier Sebastian Kurtz, et la succession de trois Chanceliers en six ans à la tête du gouvernement autrichien. Dernières secousses en date, celles de la guerre en Ukraine.

Sans surprise, c’est cette image de pilier inébranlable, de garant de la continuité de l’Etat, qu’il a mise en avant au fil de sa campagne électorale. Une image payante si l’on en croit les premières projections publiées à la clôture des bureaux de vote.

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