Les Belgian Cats poursuivent donc leur parcours dans cet Euro de basket. Elles tenteront de décrocher leur qualification pour les demi-finales, ce mercredi soir, face à la Russie qui a étrillé la Slovénie en match de barrages. Après des débuts compliqués (défaite face à la Bosnie) et alors que la qualification semblait compromise, on a vu une équipe belge transfigurée face à la Slovénie et la Turquie. Deux prestation convaincantes qui ont permis aux Cats de terminer en tête de leur groupe et de valider ainsi leur ticket pour les quarts de finale. Pour atteindre cet objectif, les Cats ont notamment pu compter sur l’apport de leur coach mentale qui n’est autre qu’Ellen Schouppe. Cette psychologue du sport est devenue une référence en Belgique. Ce n’est pas un hasard si Vincent Kompany a fait appel à ses services au Sporting d’Anderlecht, de même que Carole Bam pour compléter l’encadrement des cheetahs. La Bruxelloise a aussi travaillé avec Daniel Goethals pour l’équipe de basket de Mons-Hainaut ou encore dans le hockey avec les Red Panthers et les Red Lions. Selon Ellen Schouppe, les Belgian Cats ont énormément progressé sur le plan mental. C’est ce qui leur a permis entre autres de bien réagir après avoir loupé leur entrée dans cet Euro de Basket.
Ellen Schouppe : Après des débuts chaotiques dans cet Euro, comment expliquer cette métamorphose survenue chez les Cats ?
" Il faut tout d’abord savoir que les Belgian Cats éprouvent souvent des difficultés à entrer dans un grand tournoi. On l’avait vu à l’Euro, en Serbie, il y a deux ans mais aussi aux championnats du monde, à Ténérife, il y a 4 ans. C’est donc un phénomène récurrent auquel on tente de remédier. Lors de ce premier match, face à la Bosnie, l’équipe était certainement trop confiante. Cela s’est vu lors de l’échauffement et surtout en début de match. C’est un aspect sur lequel nous devons encore travailler. Les joueuses doivent être prêtes dès le coup d’envoi du match et se montrer plus agressives afin de ne pas subir le jeu de l’adversaire comme elles l’ont fait contre les Bosniennes. Ensuite, après ce premier match où elles sont passées à côté de leur sujet, elles se sont toutes remises en question. On s’est posé les questions suivantes : Que nous est-il arrivé et comment relancer la machine après une telle désillusion ? La meilleure des réactions a été de trouver les solutions en équipe. C'est ce qu’elles ont fait. Elles se sont montrées solidaires et ont réagi collectivement, ce qui a toujours été la marque de fabrique des Belgian Cats. Et c’est comme ça que l’équipe s’est relancée dans cet Euro "
Les Belgian Cats ont donc retrouvé la confiance comme on a pu le voir lors des deux derniers matches ?
" Tout à fait. Elles ont livré une prestation exceptionnelle face à la Slovénie et puis elles ont bien géré le face-à-face décisif contre la Turquie. Il y a avait beaucoup de tension et de stress vu l’importance de l’enjeu. Les joueuses étaient dos au mur, c’était un quitte ou double, et c’est dans ces moments-là qu’on voit que les Belgian Cats gèrent bien ce genre de situation. Il faut dire qu’avec le staff, nous avons beaucoup parlé aux joueuses en adaptant notre discours en fonction des différentes personnalités qui composent l’équipe. C’est aussi un travail collectif avec le coaching staff pour actionner les bons leviers afin de mettre les joueuses dans un mindset optimal. C’est ainsi que la confiance est revenue au sein de l’équipe et on a pu le voir sur le parquet "
Cette équipe a donc acquis beaucoup de maturité ?
" C’est certain. Ce n’est pas pour rien que les Belgian Cats ont disputé plusieurs tournois majeurs ces dernières années. C’est quand même notre troisième championnat d’Europe d’affilée avec pratiquement la même équipe, à deux ou trois exceptions près. On a aussi participé à une coupe du Monde en 2019 où on a terminé quatrièmes. Et puis, n’oublions pas notre qualification pour les Jeux Olympiques avec la victoire dans le tournoi, organisé à Ostende, où la pression était énorme. Bref, toutes ces expériences nous ont rendues plus fortes et plus matures. On apprend aussi des erreurs commises. Pas seulement des erreurs, mais aussi des bonnes choses parce qu’elles nous permettent de progresser "
Comment voyez-vous désormais la suite de cet Euro pour les Belgian Cats ?
" Et bien, on en a parlé immédiatement après la victoire contre la Turquie, c'est la preuve que cet Euro est loin d'être terminé. Les Cats s'entrainent avec plus d'intensité. Focus à présent sur le prochain match face à la Russie. Ce ne sera pas facile vu les qualités de l’adversaire mais l’équipe belge est gonflée à bloc. L’objectif est clair : une victoire ce mercredi pour décrocher une place en demi-finale. On sait ce qu’on doit faire. Il y a encore certaines petites erreurs à gommer sur le plan mental mais aussi des détails à régler après les trois premiers matches. Le Staff est aussi en train de mettre en place la meilleure tactique pour essayer de contrer les joueuses russes mais une chose est sûre nous devrons êtres prêtes dès la première seconde comme ce fut le cas lors de notre match référence contre la Slovénie "
Cette fonction de psychologue du sport a donc toute son importance dans une équipe comme les Cats qui disputent un tel tournoi ?
" Ecoutez, je pense que l’aspect mental est trop souvent mis dans l’ombre. Et quand on souligne son importance, c’est quand une équipe ne performe pas. Selon moi, il faut absolument sortir cette psychologie sportive du tabou et la considérer comme un atout et une vraie arme par rapport aux performances sportives. Un sportif ou une sportive bien préparé(e) physiquement mais aussi mentalement est prêt(e) à performer. Et selon moi, cette équipe des Belgian Cats est prête à performer dans cet Euro ".