Elodie (prénom d’emprunt) a subi des coups et blessures en avril dernier. Elle a déménagé pour que son agresseur ne la retrouve pas. Il y a quelques jours, elle a reçu la citation à comparaître devant le tribunal correctionnel de Dinant. Deux adresses s’y trouvaient : celle de son ancien compagnon et la sienne. L’huissier lui a confirmé que l’autre partie avait reçu la même citation. Son agresseur connaît dorénavant sa nouvelle adresse. Elle n’en dort plus.
Elodie a 28 ans quand elle met fin à une relation de couple très toxique. "C’est là que ma vie est devenue un cauchemar. Une enquête de police a montré qu’il m’a envoyé jusqu’à 650 messages par jour. Il a défoncé ma porte, mis des coups dans ma voiture de société, mis une échelle contre la fenêtre de ma chambre pour essayer d’entrer par-là. Il a proféré des menaces de morts à mon encontre et des gens que je fréquentais". Elodie énumère ce qui fut un calvaire pendant des mois. L’homme agira ensuite de la même manière avec une autre femme. Tous ces faits ont été réunis dans un seul dossier, pour lequel l’homme a été condamné.
Elodie fuit. Elle déménage à l’étranger, mais revient à cause de la crise du Covid. Elle traverse alors une période un peu compliquée. Ayant perdu son travail, elle retombe sous l’emprise de cet homme. "Il me promettait qu’il avait changé, qu’il n’était plus le même qu’avant". Ce n’est manifestement pas le cas. La jeune femme dit avoir ensuite subi des coups et blessures et des vexations de toutes sortes au point d’arriver un jour au commissariat de police, le visage tuméfié. "J’avais rompu, je lui ramenais ses affaires. Il m’a frappée. Ça se voit sur les photos". L’homme sera incarcéré pendant deux mois. Elodie porte plainte et fuit à nouveau. Elle déménage pour la cinquième fois en quatre ans. "Le moindre bruit – sonnette de porte, bruit de clenche de porte qu’on agite, une voiture qui ralentit un peu trop devant chez moi- me procure énormément de stress".