Monde

En 1961, le général de Gaulle exhortait déjà l’Occident à la fermeté face à la Russie

Charles De Gaulle lors d’une conférence de presse le 5 septembre 1961.

© Tous droits réservés

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’abord en 2014 et depuis le 24 février, marque le réveil des tensions. L’opposition de l’Occident et de la Russie ne date pas d’hier. A la sortie de la deuxième guerre mondiale, quand la guerre froide s’est peu à peu installée en Europe, l’opposition entre les deux blocs, celui de l’Ouest et celui de l’Est, était déjà une réalité. En 1961, la tension s’est cristallisée autour de Berlin, symbole de la victoire sur le nazisme et ligne de fracture entre les pays sous influence soviétique et alliés des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et de la France.

Ne pas "surexciter" l’agresseur

Le 5 septembre 1961, quelques semaines après la construction du mur de Berlin, le président français Charles De Gaulle tient une conférence de presse au cours de laquelle il exhorte l’Alliance atlantique à la fermeté et la Russie à plus de pacifisme.

"À un certain point de menace de la part d’un impérialisme ambitieux, tout recul a pour effet de surexciter l’agresseur, de le pousser à redoubler sa pression, et finalement, facilite et hâte son assaut. Au total, actuellement, les puissances occidentales n’ont pas de meilleur moyen de servir la paix du monde que de rester droites et fermes. Est-ce que ça veut dire que pour toujours les deux camps devront s’opposer ? Ce n’est pas du tout ce que pense la France, parce que ce serait vraiment très bête, et que ce serait vraiment très cher."

Le général poursuit en fixant l’objectif des relations internationales, la seule issue selon lui à la confrontation qui, à l’époque, ne cessait de s’accentuer.

"C’est la paix qu’il faut tenter de faire ! Que les Soviets cessent de menacer, qu’ils aident la détente à s’établir, au lieu de l’empêcher, qu’ils favorisent une atmosphère internationale pacifique, tandis qu’ils la rendent étouffante."

La guerre nucléaire ?

Déjà, dans la confrontation, le spectre de la guerre nucléaire se dresse dans les opinions publiques. Pas une raison suffisante pour le général de Gaulle pour céder devant l’Union soviétique de l’époque. Au contraire, il met toute sa confiance dans l’équilibre de la menace.

"Assurément, les Soviets disposent d’armements nucléaires terribles, mais les Occidentaux en ont aussi de formidables. Si le conflit mondial devait éclater, la mise en œuvre des forces de destruction entraînerait, en particulier, sans aucun doute, le bouleversement complet de la Russie et des pays qui sont en proie au communisme. A quoi bon régner sur des morts ? "

La conférence de presse du 5 septembre 1961

Loading...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous