Alors, peut-on parler d’un effet Covid dans cet engouement des particuliers dans la Bourse ? En partie, sans doute, parce que quand vous êtes confinés chez vous, c’est hyper facile de boursicoter entre deux réunions. Vous prenez votre appli sur votre smartphone et hop, vous pouvez acheter ou vendre des actions. Autre élément d’explication : apparemment, beaucoup de jeunes se sont lancés en 2020, après que les indices boursiers ont plongé. C’était en mars-avril 2020, quand la crise Covid a vraiment commencé à exploser un peu partout dans le monde. On peut dire qu’ils ont flairé la bonne affaire et ont sans doute gagné pas mal d’argent grâce à ça.
Et pour 2022 ?
Quelles sont les perspectives pour 2022 ? Tous les analystes boursiers établissent leurs scénarios en début d’année : certains sont pessimistes, d’autres sont optimistes, certains sont neutres, il y a un peu de tout. Alors, nous vous proposons un regard, celui de Lionel Henrion chez Nagelmackers. "En 2021, on avait des éléments à regarder qui étaient très fortement liés à la pandémie. En 2022, pour nous, le point d’attention va être les banques centrales, et essentiellement la Fed aux États-Unis parce que l’inflation a une longueur d’avance sur ce que nous avons ici en Europe. Et pour pouvoir bien gérer cette inflation, il y a un élément qui va être prépondérant, c’est le timing. Le timing d’action des banques centrales peut générer pas mal de volatilité. D’ailleurs, il y a une semaine, dix jours, le compte rendu de la dernière réunion de la Fed a déjà donné le ton pour 2022 en créant de la volatilité. Ça, ce sont clairement des choses auxquelles on doit encore s’attendre pour le reste de l’année. On envisage pour les marchés d’actions en général une hausse qui serait comprise en 2022 entre 5 et 10%. Maintenant, il est vrai que ce rendement entre 5 et 10% ne va certainement pas se passer en ligne droite."
La volatilité, quand les professionnels en parlent, c’est simplement pour dire que les marchés ont chuté de manière plus ou moins importante. Sur le fond, Lionel Henrion reste favorable aux actions parce que, dit-il, la croissance économique va rester élevée. Ce sera le cas en Europe, ce sera le cas aux États-Unis et ce sera aussi le cas dans les pays émergents. Et les bénéfices des entreprises devraient suivre cette croissance économique, et donc, en principe, on peut imaginer que le cours de Bourse des entreprises qui continueront à gagner de l’argent devrait être en hausse.
Cela dit, on le rappelle, l’investissement en actions est risqué et il n’est pas approprié pour tout le monde. Le plus important, c’est d’abord d’avoir un peu d’argent, quelques milliers d’euros pour commencer tout de même, et surtout un horizon de placement long — cinq, huit, dix ans, par exemple — et aussi n’investir que l’argent dont on est certain qu’on n’aura pas besoin à court terme. Il ne faut pas vouloir les bénéfices tout de suite, et être patient.