Environnement

En 2050, l’agriculture bio et locale pourrait nourrir l’Europe d’après la science

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Par Nathalie De Wulf

L’agriculture industrielle Européenne s’est déployée à grande échelle après la Seconde Guerre mondiale grâce, notamment, aux engrais de synthèse. L’azote fut alors utilisé intensivement pour fertiliser les terres et pour répondre aux besoins alimentaires de la population grandissante, comme le relate reporterre.net.

De nombreuses études attestent cependant de l’état d’urgence face à l’impact néfaste de l’azote sur l’écosystème mais aussi sur la santé humaine. Quand on sait que la pollution a un impact sur la taille du pénis, il est temps de réagir !

Des scientifiques démontrent dans une étude, la pertinence d’un nouveau modèle d’agriculture bio et locale qui tournerait définitivement la page sur le recours aux engrais chimiques. Un système agroalimentaire se profilerait à l’horizon de 2050 et pourrait même amener à l’autosuffisance alimentaire.

Découvrons le terreau de ce nouveau paysage agricole qui offrirait non seulement les ressources nutritionnelles suffisantes pour la population européenne croissante mais qui serait aussi un axe concret pour la préservation de l’environnement.

La problématique environnementale des engrais de synthèse

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Comme l’explique notre-planete.info, l’impact des engrais de synthèse comme l’azote réactif sur notre environnement serait tout aussi néfaste et conséquent que celui du carbone. Si les émissions de gaz à effet de serre continuent de grimper, un tiers des régions agricoles du monde risquent d’ailleurs de voir leur production menacée d’ici la fin du siècle.

Des scientifiques attirent notre attention d’ailleurs sur ces dommages réels pour l’écosystème mondial. L’azote réactif s’accumulerait dans le sol, l’eau, l’atmosphère et participerait aux effets de serre, à la formation de brouillard, de brume, de pluies acides et à la réduction de l’ozone atmosphérique. L’azote bouleverse non seulement l’équilibre naturel des écosystèmes mais il impacte également la santé humaine comme l’étude "Cascade de l’azote : enjeux pour la fertilisation" l'explique.


Lire aussi : Le bien-être et l’environnement en tête des grandes tendances de consommation 2030


Une meilleure gestion de l’utilisation de l’azote réactif est une urgence mais reste toutefois un pari difficile car cet engrais de synthèse est intrinsèquement lié à la production suffisante de denrées alimentaires et d’énergie pour répondre aux besoins de la population mondiale croissante.

Un nouveau modèle d’agriculture biologique et locale offrirait cependant une réponse concrète face à cette problématique.

Une agriculture bio et locale pour répondre sainement aux besoins nutritionnels de l’Europe en 2050

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L’autosuffisance alimentaire serait effective en 2050 au niveau Européen et s’opérerait de surcroît sans le recours aux engrais azotés, c’est ce que démontre cette étude scientifique, publiée sur One Earth, à laquelle a participé Gilles Billen, Directeur de Recherche CNRS

Ce nouveau modèle d’agriculture s’appuierait sur une approche globale bio et locale. Elle impliquerait des exploitations à taille humaine qui associeraient culture et élevage et qui n'utiliseraient plus d'engrais de synthèse.

Ce nouveau schéma d’agriculture s’appuie sur quatre leviers principaux.

1. Un changement radical du régime alimentaire

Cette nouvelle approche préconise un changement drastique des habitudes alimentaires de la population. Comme le relate reporterre.net, les Européens consommeraient en moyenne deux tiers de protéines animales et un tiers de protéines végétales ce qui explique les 80% de la production agricole dédiée à l’alimentation du bétail.

Selon les chercheurs, une population estimée à dix milliards de personnes pourrait être nourrie sans engrais de synthèse en 2050 à partir du moment où le régime alimentaire serait composé de moins de 40% de protéines animales.

Ce nouveau plan nutritionnel basé sur la consommation de céréales et de légumes impacte favorablement le rendement agricole en s’émancipant de la chaîne de production intensive.
 

2. La synergie culture et élevage

Dans ce point, le premier axe consiste à opérer un retour à la polyculture, une tendance de plus en plus mise en avant pour permettre une agriculture plus saine. Il faudrait également s’émanciper de l’importation de soja qui a un impact direct sur la déforestation en Amérique latine, comme mentionné sur reporterre.net.

La seconde priorité réside dans la réintégration des élevages à proximité des terres agricoles. La récupération des déjections animales permettrait leur recyclage pour la fertilisation des sols. On se libérerait ainsi du recours aux engrais de synthèse.
 

3. La rotation des cultures

La pratique de la rotation des cultures est une technique adoptée par les agriculteurs labellisés bio. Elle vise l'enrichissement des terres de façon naturelle. L’agriculture monoculture productiviste est d’ailleurs considérée comme une voie sans issue et qui nous lie intrinsèquement aux engrais chimiques.

La diversification des cultures sur une parcelle de terre d’une année à l’autre peut également réduire la vulnérabilité des productions face aux attaques parasitaires. Encore une méthode naturelle qui évite le recours aux pesticides !
 

4. Le recyclage des déjections

Si la récupération des déjections animales est déjà utilisée pour fertiliser naturellement les terres, le recyclage de l'excréta humain pourrait aussi être une piste à prendre en compte. Cependant, le cahier des charges de l’agriculture biologique l'interdit pour le moment bien que recycler ces déchets permettrait de se détourner durablement des engrais de synthèse.


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Les scientifiques l’affirment, ce modèle global d’agriculture bio et locale permettra de nourrir la population européenne en 2050 et de se délester du recours nocif aux engrais de synthèse.

Un avenir prometteur à l’échelle européenne, à l’horizon 2050.

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