À l’heure où le milieu de l’art se mobilise autour de la crise climatique et de ses répercussions, le nouveau musée d’art moderne de Berlin fait polémique. Des experts des milieux de la culture et de l'architecture critiquent vivement ce projet ambitieux pour son impact environnemental.
Le Musée du XXe siècle, conçu par les "starchitectes" suisses Herzog et de Meuron, est en chantier depuis 2019. Il s’agit, en réalité, d’une extension de la Neue Nationalgalerie, sous la forme d’un espace d’exposition qui contiendrait une collection d’oeuvres modernistes signées, entre autres, par Gerhard Richter, Joseph Beuys et Ernst Ludwig Kirchner.
Ce projet ambitieux est estimé à 450 millions d’euros, soit plus du double de son montant initial de 179 millions d’euros, d’après le Guardian. La construction de ce nouveau musée, dont la forme lui a valu les surnoms de "la grange" ou "la tente à bière", a pour but de donner à Berlin un rôle de prescripteur dans l’art moderne. Il permettrait à la capitale allemande de venir se mesurer à Londres et le Tate Modern, ou encore à New York et au MoMA.
Le Musée du XXe siècle ne fait toutefois pas l’unanimité dans les milieux de l’art et de l’architecture allemands. Ces derniers mois, de nombreux experts ont pointé du doigt l’efficacité énergétique du bâtiment, ainsi que l’utilisation du béton pour sa construction. En effet, ce matériau serait responsable de 7% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. "Si elle était un pays, l’industrie cimentière serait en quatrième, voire en troisième position, du classement des pays les plus émetteurs de GES", affirme l'Association mondiale du ciment et du béton dans un rapport datant de 2021.