En Belgique, 6500 personnes meurent chaque année d'un cancer du poumon

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Par Françoise Berlaimont

Christelle Hodjo a 41 ans, elle souffre d'un cancer du poumon détecté en 2019 et aujourd'hui, chaque jour est un jour gagné contre sa maladie incurable. En Belgique, 8800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et 6500 personnes en meurent. Ce 1er août est la journée mondiale du cancer du poumon, le cancer le plus répandu et le plus mortel au monde.

Un dépistage trop tardif

Christelle est loin d'avoir le profil-type du malade du cancer du poumon, un homme de plus de 65 ans, gros fumeur. Elle n'a pas non plus le profil de ces nouveaux malades, des femmes de plus de 55 ans, une génération qui a commencé à fumer dans les années 60 et 70 et qui sont de plus en plus touchées.

Christelle aurait pu être diagnostiquée beaucoup plus tôt, et sauvée, si une petite tache noire sur un scanner suite à une embolie pulmonaire avait été prise en compte par le médecin.

9 cas sur 10 dus au tabac

Il y a un moyen très sûr pour éviter un cancer du poumon : ne pas fumer ou arrêter de fumer. Comme le rappelle Véronique Le Ray, directrice médicale, "la Fondation contre le Cancer met à la disposition des fumeurs le service gratuit Tabacstop pour se débarrasser de cette addiction".


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Christelle Hodjo a fumé une dizaine d'années, moins d'un paquet par jour. "D'après mon oncologue, il faut fumer beaucoup plus pour développer un cancer du poumon. Moi, j'ai développé une mutation de gène, c'est la faute à pas de chance" 

Réduire d'un quart la mortalité

Contrairement au cancer du sein, du col de l'utérus et du côlon, en Belgique, il n'existe pas de programme de dépistage pour le cancer du poumon. La Fondation contre le Cancer plaide pour instaurer ce dépistage précoce, au moins pour les gros fumeurs, comme cela se pratique aux Etats-Unis.

Il permettrait de réduire la mortalité de 20 à 24%. Aujourd'hui, les deux tiers des cancers du poumon sont découverts trop tardivement, avec un mauvais pronostic de guérison. 

Les progrès importants des traitements 

Christelle Hodjo est en attente d'un traitement expérimental, sa dernière chance. Le cancer a résisté aux médicaments, à la chimiothérapie, à la radiothérapie. Grâce aux dons, la Fondation contre le Cancer finance des projets de recherche sur des thérapies ciblées et sur l'immunothérapie. 

Comme le précise la doctoresse Véronique Le Ray, "l'immunothérapie permet de stimuler l'immunité du malade contre le cancer. On aide l'organisme à lutter et à détruire les cellules cancéreuses". Il faudra encore de nombreuses années de recherches et d'expérimentation. 

Christelle sait qu' à ce stade, son cancer est incurable. "Je ne suis plus sous traitement depuis fin juin, et j'attends de rejoindre un traitement expérimental de stade 1 en immunothérapie. Heureusement, je suis très bien entourée et soutenue par ma famille", conclut Christelle.

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