"Le label est attribué et revu chaque année. Il peut être retiré (...) C'est donc une obligation à la vigilance", rappelle Jean-Pierre Grunfeld, qui a déjà mené des dossiers de ce type.
"On se trouve face à l'apparente pérennité de ces sites sans réaliser que l'excès de fréquentation les met en péril", constate-t-il.
Délimiter le périmètre du projet est aussi un enjeu. La côte de Granit rose compte une dizaine de kilomètres, de Perros-Guirec à Trébeurden. Mais le comité scientifique "a considéré qu'on ne pouvait pas se limiter à une zone aussi étroite", relève l'historien Jean-Jacques Monnier.
D'autant que, "dans cette poche magmatique de cette côte du Trégor, une dizaine de granits se sont constitués (...) On a trois grandes pulsations, avec des faciès différents : rose, beige et même carrément gris, à l'île Grande. On passe de l'un à l'autre sans s'en rendre compte".
Le périmètre envisagé devrait au minimum être enchâssé entre deux fleuves côtiers, le Léguer à l'ouest et le Trieux à l'est. Il engloberait notamment l'archipel des Sept îles, réserve naturelle nationale où se niche la plus importante colonie d'oiseaux marins de France.
Il s'agit aussi d'y intégrer l'arrière-pays et l'histoire des activités humaines, à commencer par "les carrières, comme à l'île Grande, où jusqu'à 300 ouvriers travaillaient", se remémore Jean-Jacques Monnier. "C'est un dossier très large, qui va englober des problématiques très diverses."