Le 23 décembre dernier, Basant Khaled, une lycéenne de 17 ans, s'est suicidée en avalant un comprimé de poison. Elle était victime de cyberharcèlement sexuel et sexiste de la part de deux hommes qui exigeaient d'avoir une relation avec elle.
Parce qu'elle refusait, ils ont créé un montage photo deepfake, plaçant son visage sur celui d'une autre femme dénudée et l'ont fait largement circuler sur internet. Selon la BBC, les images ont notamment été vues par ses camarades de classe.
Une lettre manuscrite laissée par Basant Khaled à sa mère avant de se suicider a été partagée par les médias égyptiens. "Maman, j'espère que tu me crois, je ne suis pas cette fille, ce sont des images photoshopées, je ne mérite pas ce qui se passe. Je n'en peux plus. Je suffoque, je suis fatiguée", y confie-t-elle.
Plusieurs arrestations
Depuis le 4 janvier, le hashtag حق_بسنت_خالد_لازم_يرجع# (en français, "Le droit de Basant Khaled doit être rétabli") est devenu viral en Égypte. Face à cette mobilisation des internautes et aux articles dans la presse, deux hommes ont finalement été arrêtés le 6 janvier. La police aurait également arrêté l'un des enseignants de la lycéenne, accusé d'avoir harcelé la jeune fille devant ses camarades en la présentant comme "la tendance numéro un" sur internet.
"Les cyberviolences sexistes tuent. Le suicide de Basant Khaled est un féminicide", écrit le collectif Stop Fisha sur son compte Instagram. Cette association féministe française lutte contre le cybersexisme et les cyberviolences sexistes et sexuelles, elle s'est créée durant le confinement alors que le harcèlement sexiste augmentait en ligne.