Les plus de trois millions de tonnes de déchets plastiques produites chaque année en Egypte se retrouvent souvent dans des décharges illégales qui se déversent dans le Nil et la Méditerranée, où elles empoisonnent la faune aquatique.
Plus de trois quarts des poissons pêchés au Caire dans le plus grand fleuve d'Afrique contiennent des micro particules de plastique, alerte une étude publiée en 2020. Plus au nord, à Alexandrie, ce chiffre atteint 92%, indiquent cette année des chercheurs l'Institut égyptien de l'océanographie et de la pêche.
Au Caire, sur l'île de Qoursaya, pour arrondir leurs fins de mois, des pêcheurs ont commencé à remplir leurs filets de plastique. Hany Fawzy, responsable de projet chez VeryNile, un projet soutenu par le ministère de l'Environnement, achète "entre dix et 12 tonnes de plastiques chaque mois" à 65 pêcheurs qui collectent et trient les déchets à même leurs embarcations.
Le plastique est ensuite compressé puis recyclé ou incinéré comme carburant dans une usine de ciment du Sud.
Selon l'OCDE, moins de 10% du plastique dans le monde est recyclé, notamment en raison de la difficulté ou du coût du procédé. De nombreux produits plastiques (et plus particulièrement les emballages flexibles contrecollés, comme ceux des paquets de chips) sont "composés de différentes couches de plastique et d'aluminium presque impossibles à séparer et donc à recycler", affirme Khaled Raafat, cofondateur de la start-up TileGreen. "La plupart du temps, ce plastique sans ou à très peu de valeur termine dans des décharges, incinéré ou dans notre environnement, nos mers et nos cours d'eau", renchérit son associé Amr Shalan.