Malgré les avertissements des experts, qui alertent sur la probabilité accrue d'ouragans violents et d'inondations à cause du changement climatique, les côtes du sud-Est des Etats-Unis attirent toujours plus d'habitants. Un paradoxe particulièrement frappant à Cape Coral, où vit Kenneth Lowe. Entre 2010 et 2021, sa population a grossi d'un tiers pour atteindre 200.000 personnes. Fondée en 1958, cette ville incarne le rêve que beaucoup viennent chercher en Floride.
L'endroit est quadrillé par des canaux navigables donnant accès au fleuve Caloosahatchee, qui se jette dans le Golfe du Mexique. Ainsi, nombreux sont ceux qui peuvent profiter d'une maison avec vue sur l'eau et même d'un petit bateau.
Mais la région, initialement marécageuse, a dû être drainée. Mangroves et coraux ont été détruits. Résultat : une ville très vulnérable aux inondations.
Elle a été violemment frappée par Ian, qui s'est renforcé très rapidement, alimenté par des eaux devenues plus chaudes et un plus haut taux d'humidité dans l'air à cause du changement climatique. Dans les rues de Cape Coral, des dizaines d'habitants empilent maintenant leurs affaires devant leur maison : lits, armoires ou réfrigérateurs devenus inutilisables.
"Nous allons reconstruire et on espère qu'il se passera 100 ans avant la prochaine grosse tempête", dit Tamara Lang, 56 ans. Elle a déménagé de Chicago (nord) et acheté sa maison à Cape Coral il y a quelques mois seulement. En faisant son choix, elle n'a pas pensé aux ouragans. Mais elle n'a pas l'intention de partir pour autant. "On adore être ici. C'est notre cocon de bonheur depuis qu'on est arrivés."