Mais d'où vient cette forme de losange si caractéristique ? Sajjad se perd un peu : "Le pain égyptien a une forme différente et vous les Français, vous avez la baguette".
Dans son livre de recettes et d'histoire de la cuisine irakienne "Delights from the Garden of Eden" ("Les délices du Jardin d'Eden", non traduit), l'autrice Nawal Nasrallah explique que le nom "samoun" vient du mot turc "somoun", dont l'origine est le mot grec "psomos", un terme générique pour désigner le pain. La forme de losange aurait "été adoptée par les boulangers irakiens au début du XXe siècle", selon elle.
Entretemps, la pause de midi arrive à grands pas chez Abou Sajjad. Karim, un habitué de la boulangerie, vient se ravitailler en samouns : "Nous les Irakiens, on adore le samoun. On est né avec, on y est habitué et on l'aime chaud !", dit-il laconiquement en grignotant un quignon brûlant. Et il a raison : le samoun est meilleur à sa sortie du four. Au bout de quelques heures seulement, le pain s'assèche, se raidit et perd tout son croustillant.