Les instituts de formation en alternance ouvrent leurs portes ce mercredi. Des formations qui séduisent, qui répondent à un besoin économique et qui fonctionnent. Raymonde Yerna, administratrice générale de l’IFAPME, était ce mercredi l’invitée de Matin Première pour en parler.
Avec l’épidémie de Covid-19, vous avez dû vous adapter et adapter la formation ?
"Bien sûr, la crise Covid a impacté tout le monde, en ce compris la formation professionnelle. Mais la formation de l’IFAPME a une spécificité, c’est la formation en alternance. Et donc, nos jeunes et nos adultes en formation passaient en général quatre jours en entreprise et un jour en centre de formation. Là où ça se passait bien en entreprise, là où il n’y avait pas de fermeture et où il y avait même une recrudescence d’activité, ça s’est super bien passé.
Mais évidemment, dans les secteurs fermés, et je pense au secteur Horeca, au secteur de l’esthétique, de la coiffure, des soins aux personnes ou encore dans le monde du spectacle, ça a été plus difficile. Alors, on s’est adapté, les centres de formation ont fait preuve de créativité, et au niveau de l’IFAPME, nous avons évidemment consenti des efforts importants en matière d’équipements informatiques performants et nous continuons à le faire, de même que nous investissons dans la pédagogie numérique.
Ça a effectivement permis de tenir le coup pendant toute l’année 2020-2021, avec des cours à distance, avec des cours en duplex, avec une répartition des apprenants sur plusieurs classes, avec un formateur et des moyens numériques, ou alors en partie à distance et en partie en présentiel."
Il existe 22 centres IFAPME en Wallonie qui proposent près de 200 formations, le catalogue est assez large. Il s’enrichit d’année en année ?
"Cette année, effectivement, nous actualisons nos formations avec les secteurs d’activité, avec les entreprises, parce que c’est évidemment notre partenaire privilégié, c’est ce qui fait aussi le succès de nos formations, toujours à la page et qui conduisent à de bons taux d’insertion.
Mais nous avons aussi chaque année de nouvelles formations, des formations classiques ou qui sont effectivement liées aux évolutions technologiques environnementales. Je pense par exemple à toutes les formations dans la construction ou dans la rénovation durable. Cette année, nous avons par exemple une nouvelle formation de ventiliste, pour tout ce qui régule la ventilation, l’aération et la circulation de l’air.
Nous avons aussi des nouvelles formations dans la motorisation douce, la motorisation propre, ou par exemple, cette année, pour des techniciens vélo et moto. Nous avons aussi évidemment investi dans le secteur du numérique avec tout ce qui relève de l’Internet des objets, des métiers du Net, mais aussi des formations de laborantins, de pédicures spécialisées, de soigneurs animaliers ou alors dans tout ce qui relève du bio, avec le maraîchage bio et les collaborateurs des rayons frais, etc."
Et ce mercredi, c’est justement l’occasion de découvrir toutes ces formations lors de ces journées portes ouvertes. En moyenne, 87% des apprentis trouvent du travail après leur formation en IFAPME. Quelle est la plus-value, selon vous ?
"La bonne recette de ce taux d’insertion dans l’emploi, en moyenne 87%, et ça peut dépasser les 90% pour certaines formations d’adultes, parmi lesquels on a 11% d’apprenants qui créent leur entreprise, ne l’oublions pas. L’insertion se fait aussi principalement dans le métier ou les secteurs dans lesquels les apprenants se sont formés, ce qui montre effectivement l’adéquation de nos formations avec les besoins de compétences des entreprises.
La première recette et le premier ingrédient, c’est le modèle de l’alternance tel que nous le pratiquons à l’IFAPME : pour partie en entreprise, pour partie en centre de formation, mais aussi avec un accompagnement professionnel à la fois des apprenants, un coaching des apprenants, et un accompagnement du conseil aux entreprises.
Le deuxième ingrédient, ce sont les partenariats forts avec les secteurs d’activité et les entreprises.
Le troisième ingrédient, ce sont nos formateurs. Il faut savoir qu’à l’IFAPME, nous avons plus de 3500 formateurs et 98% d’entre eux sont des professionnels en exercice qui sont passionnés par leur métier et qui viennent transmettre leur passion et leur savoir-faire aux apprenants, avec une articulation évidemment très concrète entre la théorie et la pratique.
Et le quatrième ingrédient, c’est la richesse et la diversité de notre offre de formation, avec plus de 200 formations dans les métiers essentiels, dans les métiers d’avenir, dans les métiers passions, et réparties sur toute la Wallonie, 22 centres de formation au plus proche des citoyens et, dans la mesure du possible, accessibles par les transports en commun."
Est-ce que vous souffrez encore de l’image qui n’était pas toujours valorisante de ce genre de formation ?
"La notoriété, c’est un ouvrage à remettre constamment sur le métier, mais j’ai envie de dire que les entreprises nous font confiance, le gouvernement wallon nous fait confiance puisque l’alternance est la première mesure de son plan de relance pour la Wallonie, et il a fait de l’IFAPME un des leviers de ce plan de relance.
Il nous reste à convaincre les parents, mais j’espère que notre bon taux d’insertion et la crise Covid qui est passée par là et qui a fait réfléchir tout le monde — les travailleurs, les jeunes et les parents — sur leur avenir ou l’avenir de leurs enfants vont les convaincre. Et il me reste un mot à vous dire : venez voir !
Si vous doutez, venez voir nos centres de formation, nos équipements et surtout tous ces jeunes et ces apprenants jeunes adultes qui viennent se former et qui sont passionnés par ce qu’ils font."