Telle est la question !

En musique classique, qu’est-ce qu’un scherzo ?

Page titre d’un Scherzo pour deux pianos de Camille Saint-Saëns

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Après nous avoir expliqué la signification des termes italiens "pizzicato" et "sul ponticello", Clément Holvoet s’intéresse cette fois-ci à un autre terme hérité de la musique italienne, le "scherzo".

Remontons au XVIIe siècle pour découvrir l’origine de ce terme. Et sans surprise, c’est dans la musique italienne que l’on trouve la première occurrence de ce terme. En italien, "uno scherzo" signifie une "plaisanterie". Cela annonce tout de suite la couleur musicale.

Dans le répertoire de musique classique, on peut différencier deux types de "scherzi". Il y a d’abord le Scherzo en tant que pièce de genre, une pièce autonome, sans forme fixe, assez rapide et virtuose, plutôt légère. Il s’agit donc d’une pièce indépendante, comme on en retrouve chez Stravinsky, le Scherzo fantastique par exemple, ou encore chez Chopin, qui en a composé quatre différents, pour piano seul, sur une période de dix ans environ.

Ensuite, il y a surtout le Scherzo comme forme musicale qui vient se substituer à la forme du Menuet, dans une Sonate ou une Symphonie. Le menuet est cette danse à 3 temps qui ressemble à une valse élégante, qui venait au milieu d’une symphonie, ou d’une sonate, chez Mozart, chez Haydn aussi et même chez Beethoven. Et c’est Beethoven qui va notamment opérer le changement et troquer le menuet pour le Scherzo.

Et ce Scherzo qui prend la place du menuet, on le retrouve aussi dans certains quatuors de Joseph Haydn par exemple, puis chez Mendelssohn et aussi plus tard chez Gabriel Fauré, Mahler, Bruckner, Chostakovitch et Prokofiev. Dans le cas donc où ce Scherzo est une partie d’une œuvre plus large, il est toujours en 3 temps et souvent très rapide. Le Scherzo de la 7e de Beethoven, par exemple, comporte l’indication Presto, ce qui indique bien un tempo très allant. Comme pour le Menuet, le Scherzo est suivi d’une partie un peu plus calme, systématiquement, que l’on appelle le Trio, aussi en 3 temps. Puis, par convention musicale, après avoir joué le trio, on rejoue une dernière fois le Scherzo (ou le Menuet, auparavant), sans les reprises, d’une seule traite.

Au fil du temps, certains compositeurs se sont autorisés des libertés, à savoir inclure 2 trios après le Scherzo par exemple. D’autres encore développent et amplifient le retour au Scherzo et s’échappent alors de la forme conventionnelle dans un esprit de liberté par rapport aux conventions établies.

Dans les partitions de musiciens classiques, on retrouve parfois l’indication “scherzando”. Dans ce cas-là, le morceau joué n’est pas à proprement parler un Scherzo mais doit avoir un caractère de Scherzo dans l’interprétation, c’est-à-dire une certaine légèreté, une vivacité que l’on peut comparer à des bulles de champagne.

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