En région liégeoise, des entreprises mettent en place une gestion éco-responsable de leurs déchets

Créer une gamme de couverts comestibles, c’est le pari que se sont lancés Maxime Vanderheyden et Cyril Ernst après avoir terminé leurs études à l’HEC Liège. C’est en 2017, après avoir participé à un festival de musique durant lequel une grande quantité de couverts jetables étaient utilisés, que les deux amis ont décidé de créer Ecopoon avec le soutien de la Fondation pour les Générations Futures. La petite entreprise, aujourd’hui installée à Battice, dans la ville de Herve, propose une gamme de trois types de couverts comestibles : une cuillère goût nature (pour déguster, par exemple, sa glace), une cuillère apéritive au romarin et une touillette à café au spéculoos.

Ces couverts sont principalement composés de farine, que Maxime et Cyril achètent au moulin du Val-Dieu à Aubel. Si les amis ont choisi ce moulin, ce n’est pas par hasard. En effet, en plus d’être situé à moins de quinze kilomètres de leur entrepôt, le moulin pratique l’agriculture régénérative. Cette pratique ancienne et rarement utilisée aujourd’hui consiste à cultiver le blé dans le plus grand respect de l’environnement, sans machine et sans produits.

Au-delà de leur volonté de travailler au maximum en circuit court, les créateurs d’Ecopoon réfléchissent également à la manière dont ils peuvent réutiliser certains déchets comme matière première pour leurs produits. En collaboration avec la brasserie Brussels Beer Project, ils récupèrent ainsi la drêche, déchet que l’on obtient après le brassage d’une bière, afin de l’utiliser comme alternative à la farine dans certains de leurs produits. " Utiliser de la drêche nous permet d’utiliser moins de farine de blé et donc d’avoir une empreinte écologique qui est globalement meilleure ", explique Maxime Vanderheyden.

Maxime et Cyril ne sont cependant pas les seuls à récupérer la drêche issue du brassage afin d’en faire de nouveaux produits. Non loin de là, la brasserie de l’Abbaye du Val-Dieu récupère la drêche de sa propre bière afin d’en faire des biscuits apéritifs. Déclinés en trois goûts, ces crackers offrent des valeurs nutritives intéressantes et permettent de valoriser les déchets produits par la brasserie.

Plus proche du centre de Liège, la brasserie Curtius, qui se fournit en grande partie en produits locaux, cherche également à ce que ses déchets repartent dans le circuit court. Les fondateurs de la brasserie collaborent ainsi avec le jeune entrepreneur Corentin Hubin, qui récupère la drêche produite par la brasserie afin de la transformer en meubles et en panneaux isolants.

Qui dit bière, dit bouteille en verre. Laurent Halmes a inauguré en juin dernier à Herstal Bring Back, le premier centre de lavage belge d’emballages alimentaires réutilisables. Ici, les emballages en verre (principalement les bouteilles de bière consignées que les clients déposent en magasin) sont lavés avant d’être réutilisés. Laver les bouteilles produit en réalité cinq fois moins de CO2 que de les recycler. La jeune entreprise liégeoise cherche à collaborer avec un nombre toujours plus grand d’acteurs afin de diminuer drastiquement la pollution générée par le recyclage des bouteilles en verre.

Le point commun entre ces différents acteurs, c’est qu’ils cherchent continuellement à se remettre en question afin d’améliorer encore et toujours la gestion de leurs déchets. Ils espèrent que cette conscience écologique s’élargira au fur et à mesure à d’autres entreprises afin de construire, ensemble, un futur plus vert.

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