En Russie, les "crimes contre l'histoire" se multiplient, pointe une ONG

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Par Belga

Des "crimes contre l'histoire": les autorités russes accentuent leurs pressions contre tous ceux qui s'opposent à la vision de l'histoire défendue par le Kremlin, notamment concernant les crimes staliniens et la collaboration avec l'Allemagne nazie, selon une ONG.

Dans un rapport publié jeudi, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) répertorie "de manière exhaustive les actes répressifs" visant historiens, militants et journalistes pour leur travail sur l'histoire russe.

"L'ampleur de la persécution (...) a déjà atteint un niveau qui permet de les qualifier de +crimes contre l'histoire+", estime le rapport. 

L'expression "crimes contre l'histoire" désigne "une série d'atteintes extrêmes à l'histoire perpétrées par des régimes autoritaires et totalitaires", précise la FIDH. 

Selon le rapport, ces répressions passent en Russie par une "criminalisation de la parole", via des dizaines de poursuites judiciaires, mais aussi la censure de travaux historiques et le refus d'ouvrir la plupart des archives des services secrets.

La FIDH cite le cas de l'historien Iouri Dmitriev, de l'ONG Memorial, condamné à 13 ans de prison dans une affaire de "violences sexuelles" dénoncée comme un coup monté destiné à le punir pour ses recherches sur la terreur stalinienne. 

Le rapport pointe aussi l'incapacité de Moscou "à fournir des réparations matérielles ou symboliques adéquates aux victimes des crimes de l'ère soviétique".

"Propagande", "endoctrinement", "dénigrement"

En parallèle, la FIDH dénonce l'instauration d'une "propagande d’État" via "l'endoctrinement des écoliers" et des "campagnes de dénigrement" dans les médias publics. 

Selon le rapport, cette propagande crée "un climat d'intolérance et de peur pour les historiens indépendants". Notamment sur les sujets sensibles comme le pacte germano-soviétique.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Vladimir Poutine en 2000, le Kremlin défend un retour de la puissance russe en s'appuyant sur une interprétation positive de l'Union soviétique, en particulier la victoire de Moscou contre le nazisme.

Pour l'opposition, cette politique vise à légitimer le maintien au pouvoir de Vladimir Poutine, qui se pose en protecteur de la patrie, tout en minimisant les crimes de l'URSS ou relativisant l'importance du pacte germano-soviétique de 1939 qui déboucha sur le partage de la Pologne et laissa les mains libres aux Nazis en Europe.

La Russie s'est doté d'un arsenal pénal ces dernières années pour punir les "falsifications" de l'Histoire, la diffamation de vétérans ou le fait de faire l'amalgame entre l'URSS et les Nazis.

Russie: JT 21/04/2021

Russie: Vladimir Poutine parle d une ligne rouge à ne pas franchir

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