C’est seulement vers 22h qu’il va pouvoir sortir de l’aéroport. Une discrète mobilisation s’était mise en place à l’extérieur : "J’ai été informé de l’évolution de la situation par l’ambassadeur du Sénégal en Belgique, Amadou Dioup. Il m’a contacté vers 20h pour m’informer que la situation était réglée et qu’il avait écrit au ministère des Affaires étrangères […] Un policier est venu vers moi, vers 22h, pour me dire de les suivre. Quand je les suivis jusqu’en bas, ils ne m’ont rien dit et m’ont donné mon passeport en me disant de partir… Il n’y a eu aucun mot, aucune explication de leur part. Ils m’ont juste restitué mon passeport en ne me donnant aucun document, aucune justification… Voilà ce qui s’est passé". Le président de « l’Association des Sénégalais et sympathisants de Belgique », Abouna, va venir le chercher à l’aéroport. Il va passer quelques heures du reste de la nuit chez lui, avant de se rendre chez Philippe Van Haute (edit 15/11).
Mais Omar reste encore choqué par cet épisode : "Je ressens un sentiment de satisfaction d’avoir quand même pu être libéré de ce qu’on peut appeler une forfaiture, une injustice. Mais je me sens aussi quelque part un peu frustré par cette manière d’empêcher certains à traverser convenablement l’aéroport, et par la facilité pour d’autres de traverser la frontière et de continuer leur voyage".
"Ça arrive vraiment trop souvent, commente Philippe Van Haute, qui a hébergé Omar Mboup pendant la nuit avant son trajet vers les Pays Bas. Ce qu’il y a de racisme systématique là-dedans, c’est qu’il y a de fait cette idée, ce fantasme que tous les hommes et femmes africains et africaines veulent vivre en Europe !"
Quant au professeur Mboup, il veut tirer des enseignements de cette triste expérience : "Aujourd’hui je me sens fort, nous dit-il vendredi après plusieurs heures de repos. Je me sens heureux de continuer ce combat qui consiste à aller à la quête de la connaissance, à aller échanger avec les gens du monde entier pour pouvoir servir mon pays au niveau de la science et du savoir. En résumé je suis plus qu’heureux et satisfait de savoir que j’ai un travail qui m’attend et que je continue".
Nous avons contacté la police fédérale et l’Office des étrangers pour avoir une explication sur ce qui était arrivé à Omar Mboup. Le porte-parole de la police fédérale nous a expliqué que c’est à l’Office de se prononcer sur l’autorisation pour un ressortissant étranger d’entrer sur le territoire belge, après la réception d’un rapport rédigé par les agents de la police des frontières.
A l’Office des étrangers, il nous a été impossible d’avoir les précisions demandées sur les raisons de la rétention de Mr Mboup dans la zone internationale de l’aéroport, pour des raisons de manque d’effectifs pendant cette période de congés du 11 novembre, selon les explications de la porte-parole.