Primoz Roglic est né en ex-Yougoslavie. Il n’est pas le plus extraverti des champions cyclistes actuels. Au contraire de son compatriote et rival Tadej Pogacar, sourire n’est pas sa qualité première. Même s’il est suivi par un demi-million de personnes sur Instagram, il n’est pas friand des réseaux sociaux. Il s’épanche peu lors des interviews. Et… il s’en fout ! Mais on ne peut pas enlever au champion olympique du chrono une sportivité, un fair-play, bref une attitude sur le vélo exemplaire. Sa défaillance sur les rampes de la Planche des Belles Filles lors du contre-la-montre décisif du Tour de France 2020 l’a rendu plus humain pour celles et ceux qui ne voyaient en lui qu’un robot. Sa chute et son abandon lors de l’édition 2021 ont provoqué chez ses plus sérieux détracteurs une poussée d’empathie.
Ces évènements ont changé Primoz Roglic. À 32 ans, l’ancien sauteur à ski ne fait plus une fixation sur cette Grande Boucle qui se refuse obstinément à lui. Il aborde son job plus détendu, plus cool. Son titre aux J.O., le graal pour un sportif, y est sans doute pour quelque chose. Soyons clairs, le Slovène ne va pas débarquer cette saison devant les journalistes en leur racontant la dernière blague de Toto ! Mais nous avons été positivement surpris lors du tête-à-tête qu’il nous a accordé. Dès les salutations d’usage d’ailleurs. " Bonjour, vous êtes belge ? Comme mon équipier Wout Van Aert ! Wout peut tout faire. C'est le meilleur ! Certes, il n’est pas encore champion du monde ou champion olympique mais ça arrivera. Quand tu as de telles qualités, tout le monde te met la pression par rapport à ton palmarès. Mais lui-même en rigole en disant qu’il n’est pas encore, non plus, champion du monde de saut à ski, par exemple ! Et ça, il ne le sera probablement jamais. D'un autre côté, Wout a déjà gagné tellement de courses, tellement de titres que la Belgique doit être très heureuse de le compter parmi ses athlètes. " Nous l’avons " rassuré " en lui confirmant notre fierté. Et nous lui serions évidemment très reconnaissants s’il emmenait, comme il l’a promis, le champion noir-jaune-rouge au succès sur la Via Roma le 19 mars prochain !
Ce dimanche, Rogla prendra le départ de Paris-Nice avec de solides ambitions. L’objectif est clair : monter en puissance jusqu’en juillet, avec un premier pic de forme attendu fin avril lors des classiques ardennaises. Voici notre entretien, dans la bonne humeur donc, avec le triple lauréat de la Vuelta, vainqueur d’étapes sur les trois grands Tours et dompteur de la Doyenne, Primoz Roglic.
Primoz, quel est votre bilan après la saison 2021 ? En résumé, c’était la tristesse sur le Tour de France et le bonheur aux Jeux Olympiques ?
" Oui exactement ! Et heureusement, le bonheur est venu après la tristesse. Ce grand moment de bonheur, je l’ai apprécié et il m’a permis de vite oublier les difficultés rencontrées sur le Tour. C’était juste incroyable de décrocher l’or olympique. C’est une sensation que j’avais naturellement du mal à imaginer avant. En plus, gagner le contre-la-montre, je m’en souviendrai jusqu’à la fin de mes jours, j’en serai fier pour le reste de ma vie ! "
Nous ne sommes pas les seuls chez Jumbo-Visma à nous demander comment faire pour dominer Pogacar ! Tous les adversaires de Tadej se posent la question !