Personne n’a pu lui rendre visite, on a peur que son état se dégrade
"Il ne va pas très bien, il a des problèmes gastriques qui ne peuvent qu’empirer avec la grève de la faim" entamée quatre jours plus tôt, a indiqué sa sœur Imen Ayari, présente au rassemblement.
"Personne n’a pu lui rendre visite, on a peur que son état se dégrade", a-t-elle ajouté, disant avoir demandé l’intervention de la Croix rouge internationale.
Yassine Ayari, député et ex-blogueur, a été arrêté le 30 juillet et placé en détention en application d’un jugement rendu fin 2018, qui le condamnait à deux mois de prison pour une publication concernant l’armée sur sa page Facebook.
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Sa comparution de samedi est liée à une nouvelle enquête ouverte par la justice militaire concernant trois publications sur Facebook, dans lesquelles il a qualifié de "coup d’Etat" le coup de force du président Kais Saied.
Le 25 juillet, Kais Saied a limogé le Premier ministre et suspendu les activités du Parlement pour un mois, avant de prolonger ces mesures le 24 août, "jusqu’à nouvel ordre".
Fakhreddine Belgaid, l’un des cofondateurs du parti "Espoir et travail" de Yassine Ayari, a dit avoir sollicité la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch.
Un civil doit être jugé par un tribunal civil, et non pas par un tribunal militaire qui est juge et partie
"Nous demandons sa libération après plus d’un mois et demi de détention et l’application de l’Etat de droit qui n’est pas discutable", a déclaré à l’AFP Fakhreddine Belgaid, 29 ans.
"Un civil doit être jugé par un tribunal civil, et non pas par un tribunal militaire qui est juge et partie", a-t-il ajouté, précisant que le père du député, Taher Ayari, était "un colonel de l’armée tunisienne, un martyr, qui a été victime d’un attentat terroriste en 2011".