"Non, ce ne sont pas des mauvaises herbes !" Saber Zouani montre des orties et pissenlits en passe d'envahir ses plants d'oignons : il pratique les techniques naturelles de la permaculture, qui commence à prendre pied en Tunisie face aux défis climatiques.
Depuis qu'il est revenu il y a deux ans sur les terres familiales nichées dans une forêt à Cap Negro, à 150 km à l'ouest de Tunis, l'obsession de cet ex-chômeur de 37 ans est de garder constamment ses sols humides. Une gageure : la Tunisie a subi ce printemps une sécheresse sans précédent, sous l'effet du changement climatique. S'il cueille un oignon ou un radis, il remet immédiatement les fanes aux pieds des pousses de piments ou de sorgho, déjà abritées par l'herbe, pour éviter une évaporation trop rapide.