Cela fait quelques années que l’Europe tente de rattraper son retard sur la Chine en matière de batteries. En 2019, la Commission européenne et une série d’Etats, dont la Belgique, avaient déjà mis en œuvre un plan pour soutenir les entreprises actives dans le secteur. A l’époque, Solvay, Umicore et l’entreprise namuroise Nanocyl y avaient participé.
Au début 2021, la Commission européenne a remis le couvert et lancé le projet "European Battery Innovation" pour dynamiser la recherche et l’innovation dans le secteur des batteries. L’idée est toujours de réduire la dépendance à la Chine qui s’est profilée en leader mondial du secteur. Inexistante sur ce terrain, l’Europe tente de résorber son retard, elle qui produit de plus de voitures électriques mais ne produit pas assez de batteries.
12 pays, dont la Belgique, se sont associés dans ce projet "European Battery Innovation" et fourniront jusqu’à 2,9 milliards d’euros au cours des prochaines années, de quoi donner un coup d’accélérateur à des investissements privés dans toute la chaîne de production des batteries, de l’extraction des matières premières, à la conception et la fabrication des cellules et des packs de batteries, jusqu’au recyclage des matériaux et à l’élimination des déchets.
En Europe, une quarantaine d’entreprises ont pris part au projet, dont des entreprises belges, notamment Hydrometal. Hydrometal recycle et valorise des résidus complexes de métaux non ferreux par voie hydrométallurgique. Dans les batteries, elle vise à récupérer notamment le cobalt, le lithium et le nickel que d’autres entreprises pourront ensuite réutiliser y compris dans de nouvelles batteries. Hydrometal a vu dans les batteries un potentiel important de matières à recycler et participe, outre le projet "European Battery Innovation", à d’autres programmes voués à développer la filière "batteries" en Europe. "Les programmes de recherche dans lesquels on a soumis nos projets mettent clairement en lumière la résilience de l’Europe par rapport à la Chine", explique Thomas Boiselle, responsable de la recherche et du développement chez Hydrometal. "On va vraiment demain, en Europe, construire des batteries, mais aussi les recycler. Cela serait quand même dommage de laisser partir tous ces métaux hors de l’Europe", ajoute Thomas Boiselle.
Hydrometal participe aussi avec une série d’autres entreprises wallonnes à un projet wallon de recyclage des batteries. Ce projet de "reverse metallurgy" est inscrit au Plan de relance initié par le gouvernement wallon.
Bref, que ce soit en Wallonie ou ailleurs dans le pays, de nombreuses entreprises sont bel et bien lancées dans le virage technologique en cours et comptent bien en profiter.