Quelque 210.000 étudiants de l’enseignement supérieur reprennent aujourd’hui le chemin de leurs auditoires.
Code Jaune
Hautes écoles ou universités, cette rentrée se fera sous "le code jaune", avec une batterie de mesures sanitaires à respecter : port du masque obligatoire, désinfection des mains, sens de circulation fléchés dans les bâtiments et distanciation physique. Un maximum de cours seront donnés en présentiel. Les établissements supérieurs sont ainsi invités à réduire de 25% la présence physique de leurs étudiants dans leurs locaux. Des cours à distance devront donc être maintenus. Le présentiel est toutefois vivement préconisé dans les directives de la ministre de l’enseignement supérieur pour les étudiants de première année pour qui le passage du secondaire au supérieur nécessite bien des adaptations, ainsi que pour les étudiants qui entrent dans leur dernière année de bachelier ou de master. C’est donc une nouvelle année académique hors du commun en raison de la crise du Covid-19.
Mais l’expérience acquise lors de l’année académique précédente, chamboulée par la pandémie, devrait aussi permettre d’envisager cette rentrée particulière.
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"On aborde cette rentrée plus sereinement, explique Isabelle Gerardy, ingénieur et professeur de physique nucléaire et médicale à la Haute Ecole "ISIB" à Bruxelles, justement parce qu’on a dû faire plein d’adaptations dans les derniers mois de l’année académique précédente, on sait qu’on est capable de se réinventer, pour trouver des solutions innovantes pour permettre aux étudiants d’avancer dans leur cursus". La manière d’évaluer les étudiants lors des examens a, elle aussi, dû être adaptée, "de quoi faire évoluer les pratiques pédagogiques, assure Karin Van Loon, directrice de l’ISIB qui forme des ingénieurs industriels.
La Fef fait de la précarité étudiante une priorité
Pour Chems Mabrouck, la présidente de la Fef, la Fédération des étudiants francophones, cette rentrée et ce retour au présentiel, même s’il reste partiel, est une bonne chose, surtout quand on sait que 60% des étudiants étaient insatisfaits des cours à distance. "J’espère toutefois que les directions ont suffisamment anticipé, les établissements doivent être prêts à passer à un code couleur plus foncé et des mesures sanitaires plus strictes si nécessaire". Autre préoccupation de la Fef : les inégalités que la pandémie a creusées parmi les étudiants. " Notre grande priorité, cette rentrée, c’est la précarité étudiante", explique Chems Mabrouck. "Un étudiant ne devrait pas travailler pour pouvoir étudier, l’enseignement doit être un droit". Il faut renforcer les aides au logement, des choses doivent aussi être faites pour l’aide aux transports, et puis diminuer les coûts directs, comme les coûts d’inscription."
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Les grands chantiers à venir
Il n’y aura pas d’autres bouleversements que ceux imposés par la crise sanitaire pour cette nouvelle année académique. Les grandes réformes envisagées par le gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles sont sur le métier pour les semaines et mois à venir.