Si les 5e année dorment à l’hôtel du centre Adeps, les 6e, eux, se sont installés de l’autre côté du campus sportif dans des chalets. Les tentures sont fermées et une porte s’ouvre, des effluves de parfums et de déodorants s’échappent des lieux. En mode préadolescent, ces élèves sont comme en colonie de vacances. Chez les garçons, on joue aux jeux de société, chez les filles, sans clichés, c’est soins et beauté. "On se met de la crème, de l’anticerne. On a un fer à lisser et le soir, on se fait même des masques", raconte Jade, 11 ans. Au couvre-feu des professeurs, les soirées pyjamas s’éternisent car ça papote. "On se raconte tout, on se refait notre journée et on parle aussi des garçons", glousse Amel, 11 ans entourée de ses amies.
Du côté des plus jeunes, vers 20h30, on se dirige vers le lit et on attend le passage de l’institutrice et son traditionnel bisou. "Le soir, c’est toujours un moment compliqué pour les plus jeunes; la famille commence à leur manquer et j’endosse à ce moment-là un autre rôle. Je deviens un peu leur maman. Je leur raconte des histoires ou je leur brosse les cheveux. Ces classes vertes, c’est vraiment un moment unique pour eux et pour nous. On les découvre différemment et eux nous voient aussi différemment. Ils savent qu’ils peuvent nous faire confiance et ça renforce notre relation", confie Cindy Delpierre, institutrice.
Pour ces élèves, ces classes vertes ont été une véritable bulle d’oxygène après deux années de pandémie. Ils sont repartis d’Arlon avec des souvenirs plein la tête à se raconter encore et encore.