Enseignement : les classes vertes, une bulle d’oxygène pour les élèves

Par Thi Diem Quach via

Depuis le passage au code jaune, c’est le retour des classes de neige, de mer ou encore des classes vertes. Des séjours avec nuitées pour les élèves de primaires, loin de leur quotidien et loin de leurs familles. Nous avons suivi les élèves des 5e et 6e de l’école libre Magellan de Bruxelles. Ils ont mis le cap vers la Lorraine belge, à Arlon. Immersion.

De vraies vacances pour beaucoup

Cette semaine-là, ces 68 élèves de l’école Magellan découvrent un énorme complexe sportif à quelques centaines de mètres seulement du centre-ville, mais entouré de verdure. Ils y logeront durant une semaine. Pour ces Bruxellois, habitués au trafic de la capitale et aux grands immeubles, ici, c’est une ville aussi mais "en plus calme", disent-ils et "ça change".

"Ça fait longtemps qu’on n’est pas parti avec l’école et même à la maison, cela fait deux ans qu’on n’est pas parti en vacances. Alors pour nous, cette semaine de classes vertes avec les copines, c’est vraiment les vacances", confie Mariama, 12 ans.

Pour quelques enfants, le simple fait de dormir en dehors de la maison familiale ou de disposer d’un lit que pour soi est une première. Ces classes vertes leur permettent aussi de se découvrir loin des siens. "Ça fait du bien de retrouver les copains et de dormir loin de ses frères et sœurs. Loin des parents aussi", raconte Ayoub, 11 ans.

Du sport, encore du sport, mais pas que…

Les élèves de l’école Magellan sont allés au musée archéologique, mais aussi à l’église Saint-Donat.
Les élèves de l’école Magellan sont allés au musée archéologique, mais aussi à l’église Saint-Donat. © Thi Diêm Quach

Qui dit classes vertes dit activités sportives. Le programme de la semaine est dense et varié au centre Adeps de l’Hydion à Arlon. Accompagnés par des animateurs du centre, ces écoliers découvrent des sports, comme l’escalade. "Tout en haut du mur, j’avais le sentiment de grimper une montagne. Mes jambes tremblaient un peu, mais j’ai entendu les encouragements de mes copains et ça m’a donné de la force pour atteindre le sommet", explique Malak, 11 ans.

Unihoc, tchoukball ou encore tir à l’arc, les disciplines sportives s’enchaînent; mais les classes vertes, ce sont aussi des visites culturelles. Les élèves de l’école Magellan sont allés au musée archéologique, mais aussi à l’église Saint-Donat. Une bâtisse du 17e siècle perchée sur la Knippchen, la colline au cœur du vieux quartier arlonais. Certains enfants pénètrent pour la première fois dans une église avec les explications murmurées de leur institutrice. Au pied de l’église, la vue sur Arlon est imprenable et on devine au loin malgré le brouillard, la cime des grands sapins.

Dépaysement dans l’assiette

De retour au centre, les ventres gargouillent. Direction la cantine où il y règne un brouhaha continu. Au menu ce soir-là, pistolets, charcuteries et fromages de la région. Pour de nombreux enfants, le menu de la semaine se révèle être des découvertes culinaires. "Je n’ai pas du tout l’habitude de manger ceci. A la maison, on mange des tajines, du couscous et beaucoup de poissons. Ici, c’est la cantine avec plateau et je mange ce qu’on me donne en végétarien et c’est très bon", raconte Zainab, 11 ans.

Les séjours avec nuitées ont pu reprendre pour les écoles depuis le passage au code jaune. L’école libre Magellan de Bruxelles est partie en classes vertes à Arlon.
Les séjours avec nuitées ont pu reprendre pour les écoles depuis le passage au code jaune. L’école libre Magellan de Bruxelles est partie en classes vertes à Arlon. © Thi Diêm Quach

Soirées pyjamas et prolongations

Si les 5e année dorment à l’hôtel du centre Adeps, les 6e, eux, se sont installés de l’autre côté du campus sportif dans des chalets. Les tentures sont fermées et une porte s’ouvre, des effluves de parfums et de déodorants s’échappent des lieux. En mode préadolescent, ces élèves sont comme en colonie de vacances. Chez les garçons, on joue aux jeux de société, chez les filles, sans clichés, c’est soins et beauté. "On se met de la crème, de l’anticerne. On a un fer à lisser et le soir, on se fait même des masques", raconte Jade, 11 ans. Au couvre-feu des professeurs, les soirées pyjamas s’éternisent car ça papote. "On se raconte tout, on se refait notre journée et on parle aussi des garçons", glousse Amel, 11 ans entourée de ses amies.

Du côté des plus jeunes, vers 20h30, on se dirige vers le lit et on attend le passage de l’institutrice et son traditionnel bisou. "Le soir, c’est toujours un moment compliqué pour les plus jeunes; la famille commence à leur manquer et j’endosse à ce moment-là un autre rôle. Je deviens un peu leur maman. Je leur raconte des histoires ou je leur brosse les cheveux. Ces classes vertes, c’est vraiment un moment unique pour eux et pour nous. On les découvre différemment et eux nous voient aussi différemment. Ils savent qu’ils peuvent nous faire confiance et ça renforce notre relation", confie Cindy Delpierre, institutrice.

Pour ces élèves, ces classes vertes ont été une véritable bulle d’oxygène après deux années de pandémie. Ils sont repartis d’Arlon avec des souvenirs plein la tête à se raconter encore et encore.

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