Entre Angèle et Bruxelles, l’histoire d’amour continue au CORE Festival

Pour ce premier jour du CORE festival, le soleil a brillé toute la journée dans le parc de Laeken et une douce odeur de début d’été régnait chez les festivaliers. Il y avait beaucoup de sourires enthousiastes sur la plaine, et pour cause… Ce samedi marque officiellement le coup d’envoi de la saison des festivals belges. Bienvenue dans la deuxième édition du CORE, organisé par Tomorrowland.

La disposition est la même que pour Couleur Café, qui a lieu un mois plus tard. De très beaux noms se croisent sur les différentes scènes : Masego fait rugir son saxophone en fin d’après-midi, avant que le rappeur américain Pusha T ne commence à cracher ses punchlines mordantes. " I love you Brussels, I love your architecture "… Euh, merci ? Nous, on adore ton énergie, en tout cas. Sur la plus petite scène, des jeunes artistes belges prometteurs défilent : Eugène, Angie, Promis3… Les heures passent et le soleil finit par se coucher, laissant son reflet mourir sur les boules de l’Atomium qui trône juste à côté. Anderson. Paak et Knxwledge chauffent définitivement le public avec leur groove légendaire. En coulisses, la tête d’affiche attend son tour. Angèle arrive.

" Goeienavond Bruxelles, j’espère que vous êtes chauds, parce que nous on est très chauds ! ". Après une arrivée en fanfare avec " Plus de sens ", la chanteuse salue son public, déjà acquis à sa cause, en néerlandais et en français. Une Belge modèle ! Il n’y a pas qu’elle sur scène : un batteur, un guitariste électrique, six danseurs et danseuses l’accompagnent. On commence à la connaître, mais en live, c’est du lourd. Dès les premières notes de la deuxième chanson, " Tu me regardes ", Angèle danse et chante avec une énergie débordante. Elle court partout, s’éclate, et maîtrise parfaitement ses chorégraphies. Elle brille, plus encore que son micro à paillette, Mariah Carey style. Et ce n’est pas près de s’arrêter.

Le concert avance et les tubes s’enchaînent. " Oui ou non ", " Bruxelles je t’aime ", " Tout oublier ". À 27 ans, la Bruxelloise a un réservoir de hits impressionnant et une énergie qui ne faiblit pas. Une vraie superstar. Comme à Dour, cet été, le paquet a été mis sur la scénographie : on change d’ambiance en fonction des morceaux, passant du cadre rouge sobre sur " Perdus " aux montagnes russes dans un univers onirique et même à une animation de téléphone géant où l’artiste se filme en selfie et en direct, sur " Amour, haine et danger ". Ça claque.

Puis vint le grand moment de la soirée. On a dépassé la moitié du concert quand Angèle déplie un drapeau LGBTQIA +, le noue à son cou et prend la parole. " Cette chanson a changé beaucoup de choses dans ma vie. Elle m’a permis d’assumer plus. Alors ce soir, c’est pour tous les rois, pour toutes les reines. " Le synthé joue les premières notes de " Ta reine " et directement, le public reprend en chœur. Durant trois minutes, l’artiste et ses fans vont rentrer en communion.

Après ce moment émouvant, on retrouve de la légèreté. " Libre ", " Je veux tes yeux "… On ne peut s’empêcher de bouger la tête et de se déhancher un peu. En restant professionnel, bien sûr. Autour de nous, en revanche, c’est la fête. Ça chante, ça danse, ça crie. Pour Angèle, le spectacle est réussi.

La fête devient totale lorsque vient le moment de " Balance ton quoi ". Rideau ? Non ! Avant de partir, il reste une dernière surprise dans le chapeau de la Bruxelloise, et non des moindres… Damso en personne, venu interpréter son couplet sur Démons. Pour finir, drapeau belge sur le dos, Angèle conclut avec " Bruxelles, je t’aime ", évidemment. La boucle est bouclée. 

En plus d’être une machine à tube, Angèle est devenue une bête de scène. Elle noue le contact avec son public, elle danse à merveille et mixe parfaitement ses anciens morceaux de Brol avec ceux de son dernier album, Nonante-Cinq. Accompagnée de son équipe de danseurs et de musiciens, elle a assuré un show sans fausse note. Pour son retour sur scène à Bruxelles pour la première fois depuis la fin de sa tournée, elle a tout donné, toujours avec le sourire. Ici, c’est chez elle. Dank u wel, Angèle !