Ahmed Ben Abderrahman exploite l’hôtel Mozart dans le centre de Bruxelles dans un esprit de solidarité : à plus de 60 ans, il considère qu’il doit être disponible pour aider les autres. C’est pourquoi il met des chambres de l’hôtel à la disposition des personnes dans le besoin, des sans-abri. Il fait cela depuis plus de 20 ans et, raconte-t-il à Bruzz, des associations, des hôpitaux et même des policiers le contactent lorsqu’ils rencontrent des personnes qui ont besoin d’un toit : "Parfois je vais chercher des gens à la gare du Nord, j’ai une bonne expérience de cela ; je leur donne à manger, un logement. Quelquefois quand l’hôtel est complet je les héberge dans mon appartement pour dépanner".
Selon lui, le grand problème actuellement ce sont les inégalités dans la société : "Les gens sont trop poussés à la consommation et au chacun pour soi". Grâce à ses contacts, il récolte de la nourriture, des vêtements ou des meubles pour les nécessiteux. Il récupère dans des supermarchés des pains invendus pour les donner aux sans-abri rencontrés en rue.
Il est en contact quotidiennement avec des migrants venant du Soudan, de Guinée : "Certains sont là depuis des années, ils sont très sympathiques, mais pourquoi on ne peut pas les aider chez eux" dans leur pays d’origine ?
"La solidarité est la seule boussole qu’on peut voir un peu partout. Il faut mettre autour de la table ceux qui ont trop pour qu’ils donnent à ceux qui n’ont rien. Une ville ou un pays qui n’est pas solidaire est une ville ou un pays qui tombe", selon lui.