Entreprises à la pointe
Revenons au shopping. Observe-t-on une lame de fond vers des achats plus écoresponsables ? En fait, il y a assez peu d’informations à ce sujet. Et une vague lourde ne serait pas d’actualité. Par contre, ce seraient les marques qui mèneraient la barque. "La tendance vient particulièrement des entreprises, qui se veulent de plus en plus durables", explique Cédric Vanhoeck de Resortecs, une start-up qui s’occupe de technologies de recyclage pour l’industrie textile. Et bien des fabricants seraient loin de se moquer de l’environnement comme de leur première chemise…
Si, dans les magasins, le choix entre durable ou non durable ne se ressentirait pas énormément de la part du consommateur (excepté la pression mise sur les matières qui ne sont pas animales), les industriels, eux, désirent avoir un meilleur contrôle des ressources et des différentes filières de recyclage, notamment.
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Pour les employés de Resortecs (lauréat du Global Change Awards 2018), il est là, le grand enjeu : "Pouvoir recycler en Europe ce qu’on porte en Europe". En effet, il n’y a plus de grande capacité industrielle textile sur le Vieux Continent. Mis à part quelques foyers d’industries encore en Lombardie (pour le luxe) ou dans les gammes Premium au Portugal et en Espagne, la production de masse a quitté l’ouest du Vieux continent. Et ce, pour s’installer en Asie du Sud-Est ou plus proches de nous, en Europe de l’Est, en Turquie ou en Tunisie. "On manque de capacité de production de masse en Europe pour faire du circuit court", explique Cédric Vanhoeck.
Cela vaut principalement pour le prêt-à-porter. Par contre, les techniques, elles, peuvent venir de chez nous. Le secteur du vêtement de travail se porte bien. Les technologies comme le Gore-tex, l’élimination des fils de couture et des boutons, de nouvelles matières pour les fibres textiles, permettent davantage de recyclage. Jusqu’à pouvoir recycler entièrement un vêtement.