Belgique

Epargne-pension : le gouvernement pourrait apporter des modifications au "troisième pilier", restera-t-il intéressant ?

Le marché matinal

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Par Rachel Crivellaro, édité par Miguel Allo

Le dossier de la réforme des pensions n’est pas terminé. On parle encore de quelques semaines, mais il paraît certain que cette pension ne touchera pas que le premier pilier, mais également le deuxième et le troisième pilier. Mais on n’en est pas encore là, cela fait partie des pistes évoquées, mais rien n’est encore décidé à l’heure d’écrire ces lignes.

Petit rappel : le premier pilier est la pension légale, le deuxième pilier fait référence à cette pension complémentaire que constitue pour vous votre employeur, et il y a le troisième pilier, qui est cette possibilité individuelle de mettre de l’argent de côté, et en même temps d’en retirer un avantage fiscal.

Aujourd’hui, on estime qu’il y a un tiers des personnes actives qui ont contracté cette épargne-pension. Une formule qui serait intéressante pour nos vieux jours, du moins selon Corentin Minne, cofondateur de Pareto, une société de planification financière.

"C’est très important, surtout pour les personnes dont l’employeur ne fait pas l’effort de constituer un deuxième pilier, et c’est important aussi pour certains indépendants qui ne le font pas non plus. Donc, c’est vrai que ça vient à point pour beaucoup de personnes."

Cet expert précise aussi que : "l’épargne-pension, c’est beaucoup et pas beaucoup à la fois."

Rappelons que l’on parle de 990 € par an, "donc sur une carrière complète, si on fait simplement l’addition de ces primes-là, on arrivera à un petit 40.000 €. Et si on tient compte d’un rendement de 4%, par exemple, c’est vrai que c’est un capital qui peut facilement doubler, voire tripler. Il y a donc un effet de capitalisation qui est quand même important."

Une formule intéressante après un certain âge ?

Le troisième pilier est-il encore intéressant passé un certain âge ? Notamment quand le départ à la pension n’est plus très loin ? Selon Corentin Minne, la réponse est "oui".

Mais il faut garder à l’esprit que ce type de contrat "épargne-pension" doit avoir une durée minimale de 10 ans. Autrement dit, pour une personne qui souscrirait tardivement, moins de 10 ans avant la pension, ses capitaux seront disponibles un peu plus tard. "Maintenant, a priori, suite à la pension, je pense qu’on espère tous vivre quelques années, et donc cet argent sera disponible tôt ou tard et toujours utile à ce moment-là."

Quel produit ?

Une fois décidé, il convient de choisir un produit qui vous convient. En résumé, on peut dire qu’il existe deux grandes familles de produits au sein du troisième pilier : des formules avec capital garanti et celles plus à risque. Comment savoir laquelle privilégier ? Cela dépend du profil : la sécurité ou plutôt le rendement. Pour Corentin Minne, il faut surtout prendre en compte le facteur temps.

"Si vous avez un horizon de placement devant vous de plus de 10 ans, faites-vous un peu violence et osez prendre un peu de risques parce qu’il est clair qu’aujourd’hui, les formules garanties offrent des rendements relativement bas et des rendements qui ne battent absolument pas l’inflation telle qu’on la connaît à l’heure actuelle."

Avantage fiscal

Rappelons que l’épargne-pension offre également un avantage fiscal. Les primes versées pour constituer une pension extralégale sont fiscalement déductibles, -30% aujourd’hui sur un montant maximal de 990 € par an. Certains experts recommandent de mettre fin à cet avantage fiscal parce que ça coûte cher à l’État. Mais pour Corentin Minne, ce ne serait pas forcément une bonne idée pour les 2,5 millions de Belges qui ont souscrit à une formule d’épargne-pension.

"Ça représente quand même un montant non négligeable de primes : on passe les deux milliards d’euros. Et donc, à partir du moment où 30% de réductions fiscales s’appliquent à ça, il faut se dire que ça coûte à peu près 600 millions d’euros à l’État, ce qui n’est pas négligeable. Ma question est : si on l’enlève, qui le fera encore ? Pour les fourmis qui mettent de côté toutes seules sans rien demander à personne, ça passera sans souci, mais pour les autres, c’est quand même, à mes yeux, important de les stimuler d’une manière ou d’une autre, et l’épargne-pension est clairement un moyen de le faire."

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