Epicentre opte pour une autre approche, plus centralisée : il s’agit bien de réunir dans un seul et même endroit des spécialistes de la santé capables de mieux accueillir et soigner les personnes LGBTQIA +, mais pas seulement. " On parle bien ici de toutes les diversités. Des diversités de corps, d’origine, de parcours migratoires, de compositions familiales ou relationnelles. Mais on est ouvert à tout le monde, même si – il est vrai – nous avons un focus, une vigilance particulière au respect des besoins et vécus des personnes qui s’écartent de la norme. "
Noah Gottlob l’affirme : il préférerait que ce centre n’existe pas, mais il répond bien à un manquement, à un besoin de ces minorités, " notamment en respectant leur capacité à s’auto-déterminer. "
L’autodétermination est un concept central au sein de la communauté LGBTQIA + : chacun·e peut se définir seul·e dans son orientation sexuelle ou son identité de genre, sans influence ou confirmation extérieure – médicale ou autre.
Cette auto-détermination s’inscrit d’ailleurs pleinement dans les valeurs promues par le centre. " C’est aussi dans une logique de non-normativité : c’est ne pas ramener à ce qu’on estime soi-même " normal ", mais rejoindre l’autre, faire un mouvement vers l’autre. "
Les patient·e·s peuvent ainsi décider de se rendre à Epicentre pour travailler sur des thématiques propres à leur appartenance à une diversité – leur identité de genre ou leur orientation sexuelle par exemple -, mais peuvent aussi rechercher simplement un centre de soins bienveillant et non-normatif. Par des feedbacks après les consultations, tous et toutes participent à la construction du centre et à la définition – toujours en évolution – d’une santé inclusive.
Par ailleurs, la diversité des pratiques et des approches du centre permet de faire indirectement le lien entre les patient·e·s et des spécialistes de la santé qu’ils et elles ne consultent plus. " Par exemple, des personnes LGBTQIA + ne vont plus voir de médecin généraliste ou de psychologue, mais ont toujours un suivi avec un·e nutritionniste ou un·e esthéticien·ne. En accueillant ces disciplines au sein d’Epicentre, nous pouvons raccrocher les patient·e·s au monde médical, leur redonner confiance et leur proposer – en cours de suivi – d’autres soins comme médicaux ou psychologues. ",