En République démocratique du Congo, 400.000 personnes ont fui la ville de Goma après l’éruption du volcan Nyiragongo et une grande partie de ces déplacés a pris la direction de la ville de Bukavu par la route. Mais la situation inquiète certaines ONG sur place.
Tout d’abord : le trajet pour atteindre Bukavu est semé d'embuches. "Entre Goma et Bukavu, il y a près de 200 km et la route est dans un état de délabrement très avancé", explique Vincker Lushombo, coordinateur médical pour médecins du monde à Bukavu. "Beaucoup de voitures s’embourbent et de nombreuses personnes se retrouvent à devoir rejoindre Goma à la marche. Ils n’ont pas de nourriture, pas d’eau, doivent dormir à la belle étoile", ajoute-t-il.
A cela s’ajoute l’insécurité du trajet. "De nombreux groupes armés sont présents dans la région. On craint aussi une recrudescence des agressions sexuelles", ajoute Vincker Lushombo.
200.000 déplacés attendus à Bukavu
A leur arrivée à Bukavu, ces déplacés sont hébergés par des connaissances, des familles d’accueil. 120.000 déplacés sont déjà arrivés sur place, on en attend encore 80.000 autres. "Mais ces familles d'accueil n’ont pas toujours les moyens de les nourrir, de subvenir à leurs besoins. Dans la ville, tu sens qu’il y a une pression, une augmentation démographique", explique le coordinateur médical.
Autre inquiétude : le coronavirus. Les déplacés arrivent de Goma… la deuxième ville la plus touchée par la pandémie en RDC. "Tous les gestes barrières n’ont pas été respectés pendant l’évacuation et les déplacés de Goma sont logés dans des familles", explique Vincker Lushombo. "Une de nos craintes c’est donc de voir une augmentation des cas de Covid à Bukavu".