Mais cette course aux étoiles ne doit pas nous faire oublier notre langue française pour autant. Et depuis quelques jours, c’est un mot, nouveau, qui fait son petit bonhomme de chemin dans les médias : "amarsissage".
Que pensent les gardiens du temple de la francophonie ? Du côté de l’Académie française, comme le souligne le Figaro repris par BFM TV, ce néologisme n’a pas bonne presse.
On préférera, de loin, "atterrissage". Oui, mais dans ce cas-ci, c’est sur Mars, et pas sur la Terre que Perseverance va rouler ? Et on parle bien d'"alunissage" pour notre satellite naturel ?
Certes, mais ce qui correspond au "landing" anglais, vaut pour notre plancher des vaches, mais aussi pour plus loin dans l’univers. Car "un atterrissage", selon l’Académie française, c’est l’action de se poser sur le sol. Le "terre" est reconnu comme élément, et non comme "planète", comme le mentionne aussi le Point.
Vers l’infini et l'"ajupiterage ?"
En attendant un possible changement de cap, les Immortels – ainsi que l’Académie des Sciences- ne recommandent pas les termes d'"alunissage" et d'"amarsissage". Même Le Larousse, qui mentionne et reconnaît "alunissage", précise cela. La question s’est posée en 1962, et "alunir" n’a pas vraiment séduit.
Le célèbre linguiste Alain Rey, récemment décédé, et figure du Robert, expliquait au Point : "La limite du néologisme est compliquée, comment va-t-on réagir quand un engin va se poser sur Jupiter ? On dira ajupiterissage ? Ou avénusissage ?"
Mais d’autres voix s’élèvent, et précisent que la langue française est évidemment en évolution. Cela dépend ainsi de l’usage et des médias, et un néologisme tel qu’il "pourrait tout à fait bien s’imposer dans le futur. Après tout, à défaut de persévérance, "patience et longueur de temps…".
A lire aussi : Kanal, Cinematek, Tipik… pourquoi le choix du k ?