Cette exhumation, trois ans et demi après celle de la dépouille de Franco, découle de l'entrée en vigueur en octobre d'une loi phare du gouvernement de gauche dite de "Mémoire démocratique", qui vise entre autres à faire de l'ancien mausolée un lieu de mémoire sur cette sombre période.
La famille Primo de Rivera, qui a négocié les conditions de l'exhumation avec le gouvernement, a choisi cette date car elle correspond au 120e anniversaire de la naissance du fondateur de la Phalange.
"Nous faisons aujourd'hui un pas de plus vers plus de dignité pour notre démocratie", a déclaré la ministre de l'Education et porte-parole du Parti socialiste au pouvoir, Pilar Alegría.
"Nos institutions sont enfin fidèles a la mémoire de notre pays et non à ses oublis", a dit pour la part la numéro trois du gouvernement, la ministre communiste du Travail, Yolanda Díaz.
"Croisade"
Arrivé au pouvoir en 2018, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a érigé en priorité la réhabilitation des victimes de la dictature franquiste (1939-1975).
Après des mois de bataille judiciaire avec la famille de Franco, il était parvenu en 2019 à faire exhumer les restes du "Caudillo" du Valle de los Caídos (littéralement, "la vallée de ceux qui sont tombés") afin que ce mausolée, sans équivalent dans d'autres pays d'Europe occidentale ayant connu des dictatures, ne puisse plus être un "lieu d'apologie" du franquisme.
Franco et Primo de Rivera y avaient été enterrés de part et d'autre de l'autel de la basilique.
Ordonnée par Franco en 1940 pour célébrer sa "glorieuse Croisade" catholique contre les républicains "sans Dieu", la construction par des milliers de prisonniers politiques du Valle de los Caídos -rebaptisé par le gouvernement "Valle de Cuelgamuros", en référence au nom du lieu- a duré près de 20 ans.