Le cimentier français Lafarge est poursuivi pour complicité de financement du terrorisme et de crime contre l’humanité. Une enquête des journalistes Guillaume Dasquié et Nicolas Jaillard révèle que l'entreprise a également fourni des informations ultra confidentielles aux services de renseignement français. Lafarge, une fabrique d’espions, un documentaire exceptionnel à ne pas manquer ce jeudi soir à 22h30 dans Doc Shot et en replay sur Auvio.
En octobre 2010, Lafarge, alors leader mondial du ciment, inaugure sa toute nouvelle usine à Jalabiya, au Nord de la Syrie. À peine quelques mois plus tard, en mars 2011, les premières manifestations contre le régime dictatorial de Bachar al-Assad éclatent. Dès 2012, la Syrie se retrouve plongée dans une guerre civile ravageuse et voit émerger de nombreuses organisations terroristes.
C’est dans ce climat particulièrement tendu que naît l’affaire Lafarge. Pour pouvoir maintenir son activité et éviter que la circulation de ses camions ne soit empêchée, l’entreprise a notamment financé Daech et le Front al-Nosra. En 2017, plusieurs dirigeants de Lafarge sont mis en examen avant d’être poursuivis pour complicité de financement du terrorisme et de crime contre l’humanité. En épluchant ce dossier judiciaire, les journalistes Guillaume Dasquié et Nicolas Jaillard ont découvert un autre volet surprenant de l’affaire.
En effet, après plus d’un an d’enquête, ils révèlent que Lafarge a également collaboré avec les services de renseignement français. Des salariés de l’entreprise ont fourni des informations ultra confidentielles à la DGSE, la DGSI et la direction du renseignement militaire. Ces informations très précieuses sur Daech et al-Nosra auraient entre autres permis d’identifier des terroristes, mais aussi de déjouer des projets d’attentats ou encore de localiser des otages.
Le documentaire Lafarge, une fabrique d’espions, c’est ce jeudi soir à 22h30 dans Doc Shot et en replay sur Auvio.