Chaque soir de la Coupe du Monde, retrouvez l’équipe de Complètement Foot, emmenée par David Houdret et Pascal Scimè accompagnés d’un consultant, ce lundi, Joachim Mununga. Ils sont revenus sur les différentes polémiques qui alimentent ce début de Coupe du Monde mais surtout sur la force du football.
Maillot et brassard interdits
La FIFA a interdit aux Diables Rouges de porter leur deuxième maillot, la raison expliquée par notre journaliste, Pascal Scimè. "Il semblerait que ce soit parce qu’à l’intérieur du maillot, au niveau de la nuque, se trouve le slogan LOVE. Il a été créé en collaboration avec le festival de musique Tomorrowland." Ce qui en fait un slogan commercial selon la FIFA. Il ajoute,
"il représente l’unité, l’entraide, la fraternité, le partage, toutes des valeurs véhiculées par le sport et le football. Mais, il paraît tabou de parler d’amour pendant cette Coupe du Monde.
"Peut-être que la prochaine étape sera d’empêcher les joueurs de se serrer dans les bras pour célébrer un but." dit-il avec un brin d'ironie.
Manuel Jous, notre envoyé spécial au Qatar précise : "les Diables Rouges vont pouvoir garder le maillot mais ils vont devoir rayer l’inscription LOVE, ça va très loin."
La FIFA a également décidé d’interdire le brassard "One Love". "Elle a pris la décision de mettre un carton jaune pour le capitaine s’il démarre le match avec le brassard. Ce n’est pas une règle spécifique à la Coupe du Monde. Dans toutes les compétitions, le brassard doit être homologué par la FIFA." nous explique Pascal Scimè. Il termine en disant, "il y a des règles, les équipes doivent s’y conformer, on peut être choqué mais ce sont les mêmes pour tous."
Le silence des Iraniens
Lors du match entre l’Angleterre et l’Iran, remporté 6-2 par les Anglais, ce sont les gestes de protestations au début de la rencontre qui ont fait parler et ému le public. Notre journaliste, Pascal Scimè : "les Anglais ont posé un genou à terre, c’est un geste très politique. Mais surtout coup de chapeau pour les Iraniens. J’ai eu des frissons en voyant les joueurs stoïques lors de l'hymne national." Il poursuit, "en refusant de chanter l'hymne, ils prouvent qu'ils sont de vrais patriotes solidaires du peuple. On a vu une supportrice pleurer dans les tribunes, n’en croyant pas ses yeux et qui remercie les joueurs de ce geste - qui reste politique - c’est ce qu’il faut retenir."
Du côté de notre consultant, Joachim Mununga, ce geste est lourd de sens. "Ces joueurs Iraniens restent des hommes, qui ont beaucoup de choses en tête, des familles laissées au pays et qui font le job avec un vrai professionnalisme." Il termine, "cette équipe a décidé de parler d’une seule voix et de ne rien dire pendant l'hymne. C’est fort. C’est facile de penser qu’ils ont juste décidé de ne pas la chanter, mais ils sont susceptibles d’avoir des représailles à la suite de ce geste."
Laisser la place au football
Les polémiques ont pris le pas sur ces deux premières journées de Coupe du Monde. Pour Pascal Scimè, "on savait très bien il y a 12 ans en l’attribuant au Qatar que ce serait comme ça. Pourquoi cela fait-il plus de bruit aujourd’hui ? Parce que les ONG ont fait leur boulot. Les réseaux sociaux et les médias s’en sont mêlés et ils ont donné un large écho à ces causes légitimes. Il y aura sans doute d'autres polémiques d'ici la fin de la Coupe du Monde. A présent laissons le football reprendre la place qui est la sienne."
Joachim Mununga abonde dans le même sens. "Le football est politique, je dirais plutôt qu’il ne peut pas être apolitique. Mais le football, ce sont des émotions, du partage, c’est aussi un vecteur de message mais ça reste du sport, un moment de spectacle, de plaisir." Il insiste, "c’est très bien d’utiliser la vitrine pour passer des messages sensibles, car on a tous un rôle à jouer. Car avant d’être supporters, on est tous citoyens du monde." Il conclut en disant, "n’oublions pas l’essence même, des gamins, des enfants qui veulent voir du spectacle, ne leur gâchons pas ce spectacle. Ces débats doivent être prolongés à un autre moment. C’est bien qu’on puisse aussi se centrer sur le foot et sur le sport, sur ce qu’il véhicule et qu’on ne fasse pas un braquage de cette Coupe du Monde."