Rappel des faits
Le 23 février 2020, Ahmaud Arbery, 25 ans, faisait un jogging dans cette localité côtière du sud-est des Etats-Unis quand il avait été pris en chasse par les trois hommes.
Le père et son fils, armés, étaient à bord du même pick-up, tandis que leur voisin les suivait avec son propre véhicule en filmant la scène. Après une altercation, le jeune McMichael avait ouvert le feu et tué le joggeur.
Les trois hommes avaient ensuite assuré l’avoir pris pour un cambrioleur opérant dans les environs et avaient invoqué une loi de Géorgie autorisant de simples citoyens à procéder à des arrestations.
Pendant près de trois mois, les services du procureur local, pour qui Gregory McMichael, un policier à la retraite, avait longtemps travaillé, n’avaient décidé aucune interpellation.
Il avait fallu la diffusion de la vidéo du drame, relayée massivement sur les réseaux sociaux début mai 2020, pour que l’enquête soit confiée à la police de l’Etat. Peu après, les trois hommes avaient été interpellés et inculpés pour "meurtre" et "arrestation arbitraire".
Figure emblématique du mouvement Black Lives Matter
La mort de George Floyd quelques jours plus tard, sous le genou d’un policier blanc, avait relancé le débat sur les violences à l’encontre des Afro-Américains et le nom d’Ahmaud Arbery avait résonné dans les cortèges qui se sont multipliés dans tous les Etats-Unis jusqu’à la fin de l’été.
Fresques, slogans, portraits : le jeune joggeur est devenu une figure emblématique du mouvement Black Lives Matter (les vies noires comptent). "Un homme noir devrait pouvoir faire un jogging sans craindre pour sa vie", avait même tweeté le président démocrate Joe Biden à l’occasion du premier anniversaire de sa mort.