Les pharmacies de Walmart, Walgreens et CVS ont bien joué un rôle dans la crise des opiacés dans deux comtés de l'Ohio en distribuant massivement des anti-douleurs, a décidé mardi un jury d'un tribunal fédéral de cet Etat.
Les membres du jury ont estimé que les trois entreprises avaient agi illégalement en remplissant sans ciller des prescriptions importantes pour des opiacés dans les comtés de Lake et Trumbull, créant une "nuisance publique".
C'est la première fois que des distributeurs de médicaments, et non pas des producteurs, sont jugés responsables dans cette crise à l'origine de plus de 500.000 morts par overdose en 20 ans aux Etats-Unis.
Selon des chiffres provisoires des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) diffusés la semaine dernière, il y a encore eu 100.306 overdoses fatales dans le pays entre avril 2020 et avril 2021.
Il revient à un juge de déterminer le montant que chaque entreprise devra payer en réparation aux comtés.
Ce verdict pourrait encourager d'autres plaignants à poursuivre leurs actions en justice alors que des milliers de procédures ont été engagées dans le cadre de la crise des opiacés, par des particuliers, des collectivités locales et des Etats. Certaines parties ont conclu des accords pour mettre fin aux poursuites en échange de versements financiers.
Les trois entreprises ont déjà fait part de leur intention de faire appel, estimant notamment que la théorie juridique autour de la nuisance publique n'était pas à propos dans cette affaire.
"Les pharmaciens ne font que remplir des ordonnances légales rédigées par des médecins agréés, qui prescrivent des substances approuvées par (les autorités sanitaires) pour traiter des patients dans le besoin", a souligné un porte-parole de CVS.