Que les Diables se méfient s’ils communiquent en Flamand entre eux, ce soir, sur le terrain. Car un ex-Belgicain jouera dans le camp d’en-face. William Carvalho, le solide pare-chocs défensif de la Seleçao portugaise, a gratté une cinquantaine de matches… pour le Cercle Bruges de début 2012 à mi-2013.
" Je me souviens de la première fois où j’ai vu William " raconte Bob Peeters, le coach du Cercle de l’époque. " Nous étions en stage hivernal à Lisbonne, car le Cercle avait alors un partenariat avec le Sporting de Portugal. On a ainsi reçu en prêt des joueurs comme Renato Neto, Nuno Reis, William Owusu et Amido Baldé. Pour faire nombre à l’entraînement, on me propose un jeune joueur qui jouait dans l’équipe de D3 du Sporting. Il avait 19 ans à l’époque… et c’était William. Après un seul entraînement, j’ai directement téléphoné à mon Président pour lui dire qu’il me le fallait absolument ! "
C’est le début de l’époque lusitanienne du Cercle de Bruges, qui jouera alors la première partie de tableau en Belgique.
" William avait des pieds extraordinaires… mais il ne se rendait pas compte de son niveau. Il jouait juste pour le plaisir, mais tout était facile chez lui. Je me souviens d’un but extraordinaire qu’il a marqué en Play-Offs 2 contre Louvain. On venait de rater la qualification pour les Play-Offs 1, on était tous déçus… mais lui continuait à jouer à fond ! Il a marqué directement sur un corner : tout semblait naturel chez lui, c’est comme s’il jouait dans son jardin. Humainement, c’était aussi un super mec. Il était habitué à loger à l’Académie du club à Lisbonne, donc quand il est arrivé à Bruges, c’était un peu un grand village pour lui (sic) ! Il a découvert les boîtes et les cafés : c’était un gars très positif. " (rires)
« Mûrs très tôt »
Entre-temps, William Carvalho affiche 68 caps et 4 buts avec la Seleçao. Il a enchaîné le Mondial 2014, l’Euro 2016 (en jouant les 120 minutes de la finale victorieuse), la Coupe du Monde 2018 et l’Euro 2020 en cours.
" La formation au Sporting Lisbonne faisait de ces joueurs des adultes avant l’heure : des gars tactiquement au point, et qui bossaient sans jamais se plaindre. Ils s’adaptaient aussi à toutes les situations et à 18-19 ans, ils étaient prêts pour le haut niveau. Ils étaient d’abord formés défensivement pour bien s’organiser en perte de balle, et c’est ce qui fait encore le label du foot portugais aujourd’hui : ils forment un bloc compact, très difficile à bouger. Après, ils ont le niveau technique que l’on sait : c’est quand même le club qui a sorti des joueurs comme Cristiano Ronaldo et Nani ! "
Depuis, le temps et le talent ont fait leur œuvre…
" Je n’ai plus de contacts avec William, mais je me souviens avoir croisé Cristiano Ronaldo quand je jouais à Millwall. On s’était qualifiés pour la finale de la Cup en 2004, mais moi j’étais blessé. J’ai regardé le match de derrière le banc et ce jour-là, Ronaldo a tout cassé ! (sic) Il n’avait que 19 ans mais depuis, notre back gauche fait des cauchemars ! " (rire)
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« Gare aux connections… »
Ce soir, Bob Peeters sera donc très attentif au comportement de son ex-protégé… s’il est titularisé après son passage par le petit banc contre la France.
" Ce sera forcément un match très difficile. Car le Portugal est très fort défensivement, il place des contres meurtriers mais il est aussi capable de procéder en attaques placées. Ce but de Ronaldo contre la Hongrie après 40 passes (sic), c’était bluffant ! Les Diables devront être au top pour passer, d’autant qu’ils n’ont pas encore rencontré de vraie opposition jusqu’ici. Mais on a les qualités pour gagner. Sauf si les Portugais parviennent à couper les connections entre Kevin, Romelu et Eden. S’ils y arrivent, alors on est cuits… "
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