Le grand jour est arrivé, les Diables Rouges devront passer sur le corps de Cristiano Ronaldo et de ses ouailles pour aller jouer l’Italie en quarts. Comment y arriver : Alex Teklak décortique la marche à suivre.
Comment faire mal au Portugal ?
" On a bien vu contre l’Allemagne, et aussi par moments contre la France, que le Portugal avait des problèmes sur ses côtés. Nelson Semedo et Bernardo Silva n’ont jamais réussi à résoudre les infiltrations allemandes, notamment de Robin Goosens et Kylian Mbappé. Leur défense à quatre montre aussi des lacunes dans sa gestion de la profondeur, car Pepe n’a plus 20 ans. Romelu Lukaku a des cartes en mains s’il fait des appels comme Benzema en a faits. "
Comment sortir Ronaldo du match ?
" Organiser un marquage individuel sur CR7 n’a pas de sens, car il changera alors de position. Sacrifier un Diable à sa garde serait une grosse erreur. Il faut couper les circuits de passes vers lui et anticiper le jeu en faisant marcher ses méninges. Il faut aussi l’éloigner du rectangle car, s’il demeure un redoutable prédateur dans les seize mètres, Ronaldo n’est plus dangereux s’il doit décrocher. Il n’a plus ses jambes de 20 ans pour venir de loin. Il conserve des qualités sur coup franc… mais il n’a plus marqué depuis longtemps sur une frappe arrêtée. C’est dans le rectangle qu’il faut redoubler de vigilance, car il garde ses qualités athlétiques dans le jeu aérien et sur les rebonds des deuxièmes ballons. "
Les autres dangers du Portugal
" Le Portugal va nous laisser le ballon et tenter de nous endormir : leur jeu d’attente peut nous gêner, car ils n’ont pas leur pareil pour repartir en contre. Le Portugal pique quand on ne s’y attend pas (sic). Mais il est aussi redoutable en attaque placée. Avec Ronaldo, Pepe et Ruben Dias, il est aussi dangereux sur les phases arrêtées offensives. Enfin, je me méfie de Renato Sanches, qui a montré toutes ses qualités dans les matches de poule. "
Quel jeu adopter chez les Diables ?
" Il faut jouer comme l’Allemagne l’a fait contre les Portugais (NDLA : avec une victoire 4-2 à la clé) : être patient… mais pas passif non plus. Les Allemands ont pris l’initiative, ont imposé leur jeu en mouvement et ont placé des hommes dans les interlignes. Les Diables doivent être ‘protagonistes du match’, c’est-à-dire imprimer leur marque… sans tomber dans le piège de leur jeu d’attente. Roberto Martinez est tout sauf un fou (sic) : il a un plan, il va trouver un équilibre entre la prise d’initiative et la cession du ballon aux Portugais. Martinez a tiré les leçons de la demi-finale perdue contre la France en 2018. "
Qui est favori ?
" Le Portugal est le tenant du titre, donc il a un statut à assumer et c’est un vainqueur final potentiel de cet Euro. Il a l’avantage sur nous d’avoir déjà connu duels de poule à haute intensité et d’avoir dû gérer des matches-couperets. Les Diables, eux, manquent de points de repère : ils n’ont souffert que durant la première période face au Danemark. C’est un peu ma crainte : le différentiel de rythme entre eux et nous... "
Le pronostic
" La Belgique a clairement des atouts pour passer : posez la question aux Portugais, ils nous craignent également… Il faudra surtout être chirurgical défensivement et offensivement, car les occasions seront rares dans ce match. Je parie un billet que les Portugais vont faire traîner le match et jouer à fond la carte des prolongations. Mais je suis confiant : quand on veut aller loin dans un tournoi, il faut prendre tout le monde ! "