Depuis la fin du match, Southgate est donc plus que jamais voué aux gémonies. Fallait-il faire tirer ces trois jeunes joueurs, en manque flagrant de rythme de jeu pour les deux premiers et peu habitué aux moments chauds pour le 3e ? Pourquoi des joueurs plus expérimentés comme Raheem Sterling ou Jack Grealish n'ont-ils pas pris leurs responsabilités ?
En conférence de presse d'après-match, Gareth Southgate a eu le mérite de justifier ses choix. "J'ai choisi les tireurs. C'était ma décision de donner ce penalty à Saka. Ce n'est pas de sa faute ou celle de Marcus ou Jadon. On a travaillé ça avec eux à l'entraînement. C'était un pari. Nous avons décidé de faire les changements à la fin du match. Mais nous gagnons ou nous perdons ensemble, en équipe. Je suis incroyablement déçu de ne pas avoir franchi cette marche supplémentaire."
Le choix est donc assumé. Il aurait pu être payant. Si jamais les trois jeunes avaient marqué leur tir au but respectif, nous n'écririons d'ailleurs jamais ces lignes et le messie Southgate serait couvert de louanges pour son incroyable culot et son audace. Ce n'est pas le cas.
Et avec le recul, la question du timing de ces remplacements pose également question. Pourquoi ne pas avoir procédé à ce double changement quelques minutes plus tôt pour permettre au tandem Rashford-Sancho de palper le cuir et de se mettre en jambes ? Pourquoi avoir attendu les tout derniers instants, et donc avoir pris le risque de faire tirer quelqu'un de "froid" pour faire ses choix, alors que depuis le début de l'Euro il procédait à des changements ultra précoces? La question mérite d'être posée. Pointé du doigt, Grealish a lui réagi, expliquant qu'il voulait botter ce pénalty et qu'il se sentait en confiance, mais que c'était un choix 100% griffé Southgate.
Le coach anglais doit donc s'avouer vaincu, à nouveau terrassé par la terrible séance des tirs au but. On se rappelle qu'en 1996, alors qu'il était encore joueur, c'est lui qui avait crucifié l'Angleterre en ratant le seul tir au but de la demi-finale contre l'Allemagne (1-1, 6-5). L'histoire se répète donc pour Southgate qui avait vu juste sur toute la ligne depuis le début de l'Euro. Il se sera raté au pire des moments...