Pas de titre, mais 4 médailles ! C’est le meilleur bilan depuis près de 20 ans. Les judokas belges n’avaient plus raflé 4 podiums aux championnats d’Europe depuis l’Euro de Düsseldorf en... 2003. "2003 ? C’est fou ! J’avais seulement 6 ans" sourit Matthias Casse qui a remporté en Bulgarie la 4ème médaille européenne consécutive de sa carrière.
A Sofia, il n’a manqué que l’or pour que la fête soit totale. L’argent pour Matthias Casse. Le champion du monde venait pour le titre en -81kg, mais il est vice-champion d’Europe comme l’an dernier.
Du bronze pour Sami Chouchi, lui aussi sur le podium en -81kg. C’est la 2ème médaille européenne de sa carrière après l’argent en 2018 à Tel Aviv. En -60kg, Jorre Verstraeten reste abonné à la 3ème place. 3ème médaille de bronze à l’Euro pour le Louvaniste de 24 ans. Et puis, grande première pour Mina Libeer. La Belge qui combat en -57kg a également décroché le bronze. La première médaille de sa carrière dans un championnat d’Europe. Une belle progression pour la Gantoise qui avait échoué au pied du podium l’an dernier à Lisbonne.
"Le bilan est excellent" analyse Damiano Martinuzzi, entraîneur à la fédération flamande de judo. "Nous sommes venus avec 7 athlètes et on repart avec 4 médailles. C’est exceptionnel. Et honnêtement, on pouvait faire mieux sans les forfaits de Toma Nikiforov et dans la catégorie des -52kg (NDLR : Charline Van Snick et Amber Ryheul). Ce sont de grandes performances, car l’Europe en judo est un des continents les plus forts. Par exemple, en -81kg, le combat entre Matthias Casse et Tato Grigalashvili, c’était la finale des derniers championnats du monde".
7 athlètes, 4 médailles, c’est exceptionnel
Le sentiment est partagé par Cédric Taymans. "On peut faire un cocorico" sourit le directeur technique de la fédération francophone belge de judo. "Que ce soit du côté francophone ou néerlandophone, la Belgique a de la qualité. Faire 4 médailles dans un championnat d’Europe, quand on voit toutes les nations, c’est plus que bien".
Les 3 autres Belges engagés sur les tatamis bulgares n’ont pas trouvé le chemin du podium. Ellen Salens a gagné son premier combat avant de s’incliner en huitièmes de finale contre la Française, Shirine Boukli, nouvelle championne d’Europe en -48kg. Pour son retour à la compétition, Gabriella Willems a remporté son 1er combat avant de s’incliner contre Sanne Van Dijke, championne d’Europe en titre en -70kg. Enfin, Yves Ndao ne gardera pas un bon souvenir de son premier championnat d’Europe en + 100kg. Le judoka de 21 ans a été éliminé rapidement dès son entrée dans le tournoi.
"Au-delà des médailles, on a une pensée pour ceux qui ont perdu" ajoute Cédric Taymans. "Gaby, c’était son premier tournoi depuis sa blessure il y a plus d’un an. Son attitude était encourageante. C’est bien pour l’avenir. Et pour Yves, ça a été très vite malheureusement mais c’était sa première expérience dans un tel championnat".
Au niveau des résultats, la tendance se confirme et la belle série continue. Les judokas belges ont toujours ramené au moins 2 médailles depuis l’Euro de Tel Aviv en 2018. La Belgique fait partie des nations qui comptent au niveau européen.
Gagner avec une Lada, c’est compliqué. Nous, on a des Ferrari
"On a une culture judo en Belgique et je pense que c’est ça aussi qui fait la différence" ajoute Damiano Martinuzzi. "Il y a 20-30 ans, nos champions ont ouvert la porte. Ils partaient à l’étranger comme tout le monde le fait maintenant partout dans le monde. Voyager 6 mois par an pour s’entraîner avec les autres partenaires. Maintenant, c’est normal pour tout le monde, mais nous sommes dans les premiers à avoir fait ça. Et cette régularité, c’est vraiment important. Ça permet de montrer à l’Europe et au monde que la Belgique est là. On sait comment on doit performer. On est prêt pour les championnats. On est considéré comme une grande nation. Je dis souvent... gagner un Grand Prix de Formule 1 avec une Lada, c’est compliqué. Nous, on a des Ferrari. C’est prometteur pour les années à venir".