Il s’agit d’un mythe fondateur… Un mythe grec qui dit l’origine et l’invention d’un morceau de terre nommé Europe. D’une princesse d’Orient à un territoire d’Occident, quelle est l’origine de cette Europe ? Pascale Seys, dans ses Mythes de l’actu, nous explique comment, en traversant le temps, les mots et les mythes nous rappellent à notre mémoire.
Une étymologie incertaine
L’étymologie du mot "Europe" divise les spécialistes et les linguistes : certains y voient un composé de "eurus", signifiant "large", et de "ops", signifiant "œil". Et cette dénomination de terre à "l’aspect large" est une vieille épithète de la Terre, que l’on retrouve dans plusieurs traditions indo-européennes.
Mais d’autres linguistes placent les origines du mot "Europe" au Moyen-Orient. Ainsi, il existe une étymologie antérieure à l’étymologie grecque. Une étymologie d’origine assyrienne aux racines sémitiques. Par les mots Ereb, le couchant, et Assou, le levant, les marins phéniciens désignaient les deux rives opposées de la mer Egée. D’une part la Grèce actuelle et d’autre part l’Anatolie, qui ont pour origines géographiques les deux noms grecs Eurôpè et Asia.
Le Mythe d’Europe
Dans les nombreuses représentations du mythe d’Europe, on peut observer la princesse phénicienne emmenée par un taureau. Mais pourquoi cette figure du taureau ? Selon le mythe grec, Europe est la fille du roi de Tyr, dans l’actuel Liban. La jeune fille est d’une extrême beauté et, alors qu’elle était allée cueillir des fleurs le long de la mer Egée, Zeus l’aperçut et tomba immédiatement sous son charme.
Pour la séduire, Zeus, dieu des métamorphoses, se change en un magnifique taureau blanc. Il s’approche de la jeune femme, se laisse caresser et une fois qu’Europe a grimpé sur son dos, Zeus l’enlève en enjambant la mer jusqu’en Crête. C’est dans un jardin situé au pied du Mont Ida, à Gortyne que Zeus s’unit à Europe, sous un platane qui, selon la légende, reste toujours vert. Ensemble, ils auront trois fils, Minos, Rhadamanthe et Sarpédon.
Zeus abandonnera ensuite Europe, comme Thésée abandonna Ariane à Naxos.