Vous évoquez un moment charnière lors d’un essayage avec Karl Lagerfeld, où vous décidez de ne plus jamais montrer vos émotions. Est-ce indispensable pour durer dans cette industrie ?
Je dirais qu’à 80%, oui. Il y a bien sûr quelques exceptions dont Jean Paul Gaultier et Christian Lacroix. Mais très souvent, pour perdurer dans ce métier, qui est à la base assez éphémère, il est très important de garder ses émotions pour soi.
Quelle est la place de Jean Paul Gaultier dans votre parcours ?
Sans Jean Paul, il n’y aurait tout simplement pas eu de parcours ! Il a tracé la ligne de départ et le parcours. Je lui dois beaucoup et j’ai un respect incommensurable pour cet homme.
Vous évoquez également certaines de vos blessures et de vos dépendances. Sont-elles liées à votre carrière ?
Oui, parce que je n’aurais pas pu "survivre" à ma carrière de mannequin sans ces drogues. Mais aussi parce que cet abus de substances m’a amenée au fond. La dépendance a gagné et j’ai pu abdiquer et réapprendre à aimer, à rire, à vivre d’une façon saine.
Les mots "inclusivité", "diversité" et "affirmation de soi" sont partout aujourd’hui. Pensez-vous que l’industrie de la mode a réellement évolué ?
Je n’ai pas suivi le milieu de la mode après ma carrière alors je ne pourrais pas juger de son évolution. Le peu que je vois passer sur mon fil d’actualité Instagram semble démontrer des femmes plus rondes, des femmes venant des quatre coins de la planète et des hommes en talons hauts. Mais enfin, ce n’est que mon fil d’actualité Instagram !