Les coureurs belges ont porté haut les couleurs de notre pays dans le peloton cycliste lors de la saison 2022. Remco Evenepoel (15 victoires), Wout van Aert (9) , Jasper Philipsen (9) et Arnaud De Lie (9) ont servi de locomotive au mouvement belge, toujours plus ambitieux alors que la saison 2023 débute ce mardi avec le Tour Down Under, la première course WorldTour de la saison. Mais alors qu’attendre de nos coureurs pour 2023 ? Nous faisons le point.
Evenepoel et van Aert : les joyaux du plat pays attendus après une saison de feu
Wout van Aert et Remco Evenepoel canaliseront inévitablement l’attention des supporters et des médias durant cette saison 2023. Après une année 2022 marquée par ses exploits sur le Tour de France et un hiver en mode rouleau compresseur dans les labourés, van Aert a mis le focus sur les classiques de début de saison. En particulier sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, LES grands objectifs d’une saison plutôt chargée.
Remco Evenepoel pourra difficilement faire mieux que l’an dernier mais n’est pas moins ambitieux pour autant. Le Giro sera le grand objectif de sa saison avec le Tour de Lombardie en fin d’année. Le Champion du monde – qui entamera sa saison dans quelques jours au Tour de San Juan – aura évidemment à coeur de défendre son titre sur Liège-Bastogne-Liège et aux Championnats du monde, objectif également convoité par van Aert.
Sur les Classiques comme sur les Grands Tours, la Belgique est parée pour chasser les succès avec ces deux-là.
Philipsen déjà consacré, des doutes pour Merlier, De Lie pour confirmer
La saison 2022 l’a montré, la Belgique est devenue une excellence en matière de sprint. Et dans les mois qui arrivent, on peut raisonnablement s’attendre à ce que le butin noir-jaune-rouge soit à la hauteur voire mieux.
Jasper Philipsen a définitivement éclos l’an dernier (9 succès dont 2 sur le Tour de France) et fait déjà partie, à 24 ans, des meilleurs sprinters de la planète. Débarrassé de la concurrence de Tim Merlier, parti chez Soudal Quick-Step, il aura sans doute plus d’opportunités pour briller. A moins que l’équipe Alpecin Deceuninck ne confie plus de responsabilités au nouveau sprinter Kaden Groves.
Tim Merlier, 5 succès en 2022, risque quant à lui de devoir se concentrer sur les courses d’un jour. Patrick Lefevere a été clair : avec un Remco Evenepoel qui joue la gagne sur le Giro, il n’y a pas de place pour un sprinter dans l’équipe. Si le leader de l’équipe Soudal devait également participer au Tour d’Espagne, c’est une deuxième opportunité de disputer un Grand Tour qui s’envolerait. Et quand on a un Fabio Jakobsen dans l’équipe, difficile de prétendre à une participation au Tour de France…
Arnaud De Lie est l’autre sprinter belge en vue du moment. Pour sa première saison chez les professionnels, le Taureau de Lescheret a épaté les observateurs avec des 9 victoires. Des succès obtenus sur des courses mineures pour le diamant de l’équipe Lotto Dstny. Il s’agira désormais de confirmer sur des épreuves plus relevées et sur les Classiques flandriennes, un terrain sur lequel il espère briller.
Les autres sprinters belges à suivre sont Jordi Meeus (24 ans), Gerben Thijssen (24) ou encore Amaury Capiot (29).
Van Avermaet, Stuyven, Teuns : ils veulent à nouveau frapper un grand coup
Derrière les coureurs déjà cités qui devraient ratisser la majorité des succès belges la saison prochaine, il y a toute une série de coureurs que beaucoup de nations nous envient. Des coureurs déjà capables de gagner des courses importantes, qui ont peut-être moins brillé ces derniers mois, mais qui veulent frapper un grand coup en 2023.
Parmi les noms ronflants en qûete de succès, on retrouve naturellement Greg Van Avermaet. Le chasseur de classiques de l’équipe AG2R n’a plus gagné la moindre course depuis 2019. Une éternité pour un coureur de sa trempe. GVA a déclaré se sentir "mieux qu’il y a un an" avant d’entamer la saison et veut revenir au plus haut niveau avant de prendre sa retraite, probablement en 2024.
Jasper Stuyven, Oliver Naesen, Yves Lampaert ou encore un Sep Vanmarcke en difficulté font eux aussi des grands noms du cyclisme belge capables "d’en claquer une belle" pendant le printemps.
Vainqueur de la Flèche Wallonne l’an dernier avec Bahraïn Victorious, Dylan Teuns avait rejoint l’équipe Israël en cours de saison. Reste à voir s’il trouvera ses marques dans sa nouvelle équipe pour briller sur les Ardennaises et/ou sur les étapes de Grands Tours.
Et qu'attendre encore de Tim Wellens ? Parti de chez Lotto après 10 années remplies de succès et de déceptions, il a atterri chez UAE pour entamer, à 31 ans, une nouvelle partie de carrière. Parviendra-t-il à se frayer un chemin pour ses ambitions personnelles dans une équipe remplie de champions? Difficile à dire.
Hermans, Vansevenant, Van Gestel : les valeurs montantes
Plusieurs coureurs belges ont obtenu des résultats probants l’an dernier, sans forcément gagner mais en montrant de belles choses.
On pense notamment à Quinten Hermans (27 ans), étonnant deuxième de Liège-Bastogne-Liège derrière Remco Evenepoel et vainqueur d’étape au Tour de Belgique. Passé de l’équipe Intermarché à l’équipe Alpecin, il devrait être l’atout principal de la formation belge sur les Classiques ardennaises, un terrain où Mathieu van der Poel devrait laisser la main à ses équipiers.
Autre coureur expérimenté mais récemment à son avantage, Dries Van Gestel (28 ans) a multiplié les accessits en 2022. Troisième à Gand-Wevelgem, top 10 sur le Samyn, Kuurne-Bruxelles-Kuurne ou encore Paris-Tours, le coureur de l’équipe TotalEnergies pourrait faire parler sa pointe de vitesse pour décrocher un succès probant qui manque à son palmarès.
Plus jeune, Mauri Vansevanant (23 ans) alterne les hauts et les bas. Performant voire très performant lors de ses deux premières saisons chez les pros, le jeune coureur de l’équipe Soudal était moins à son avantage l’an dernier. Capable de suivre le rythme des meilleurs dans la montagne, il pourrait se révéler un pion très important pour Remco Evenepoel au Giro s’il devait retrouver son meilleur niveau.
Parmi les valeurs montantes du cyclisme belge, on citera également Harm Vanhoucke, Florian Vermeersch, Arjen Livyns et Maxim Van Gils.
Au rayon des valeurs sûres, on mentionnera l'inusable Thomas De Gendt, le champion du monde gravel Gianni Vermeersch, le multi-task Tiesj Benoot, l'infatigable Victor Campenaerts ou encore l'opportuniste Dries De Bondt.
Uijtdebroeks, Nys, Van Eetvelt : du sang neuf avec du potentiel
Si le passé du cyclisme belge est glorieux, le présent est flamboyant, l’avenir ne s’annonce pas moins radieux pour autant. De nouveaux talents belges intègrent le peloton chaque année et cette saison 2023 ne déroge pas à la règle.
Cian Uijtdebroeks, 19 ans à peine, avait déjà fait le saut dans le grand bain des professionnels en 2022. Aligné face à des coureurs plus expérimentés, il a surtout profité de son année de néophyte pour apprendre à connaître ses limites. Détaché sur le Tour de l’Avenir, le Tour de France U23, face aux coureurs de son âge, il a prouvé qu’il était taillé pour viser les Grands Tours dans le futur. En 2023, il pourrait s'attaquer à son premier Grand Tour, la Vuelta, mais visera surtout de bonnes prestations sur les courses à étapes d'une semaine.
Autre coureur taillé pour la grimpette, Lennert Van Eetvelt découvrira le peloton professionnel cette année. A 21 ans, la pépite de l’équipe Lotto Dstny arrive chez les pros avec de sacrées références : 2e du Giro U23, 2e de Liège-Bastogne-Liège U23, champion de Belgique CLM U23 (2021). Autant dire que le gamin suscite pas mal de curiosité.
Autre profil par rapport aux deux autres, Thibau Nys (20 ans) tentera de se distinguer sur les Classiques. Le fils de Sven Nys s’est déjà frotté aux pros sur plusieurs courses l’an dernier et évoluera chez Trek – Segafredo cette saison. Epatant en cyclocross (NDLR : il vient de terminer 3e des championnats de Belgique) il voudra certainement se montrer tout aussi performant sur route où il a, rappelons-le, glané un titre de champion d’Europe en 2021.