Cinéma

Evil Dead, mort de peur et mort de rire

Ash et sa fameuse tronçonneuse en lutte contre de vilains démons, c’est ça Evil Dead

© Renaissance Pictures

Alors que nous sommes à quelques jours de la fête d’Halloween, revenons sur l’un des classiques du Cinéma d’horreur, "Evil Dead" de Sam Raimi, sorti il y a 40 ans déjà. Du Gore Golri qui a influencé d’autres productions horrifiques et qui a engendré deux suites, un remake et une série télé !

J’ai vu des ombres sombres se déplacer dans les bois et je n’ai aucun doute que tout ce que j’ai ressuscité à travers ce livre rampe… pour m’attraper !

Ces mots et la voix qui les prononce sont interrompus par la tempête qui fait rage dehors. Une branche d’un arbre mort vient de fracasser la vitre du salon, faisant sursauter tout le monde et crier les plus émotifs. Enregistrée sur une bande magnétique, cette voix est celle d’un archéologue annonçant avoir découvert le Naturum DemontoLe Livre des Morts dont la couverture est faite de chair humaine et l’encre de sang. Un livre qui permet de réveiller les pires démons et de les faire revenir sur terre pour hanter les vivants. Des vivants comme Ash et sa fiancée Linda, Cheryl la sœur de celle-ci, Scott et sa copine Shelly. Ces cinq amis avaient décidé de passer le week-end dans une cabane au fond des bois, là au fin fond du Tennessee. Mais en découvrant ce livre interdit dans les sous-sols de cette cabane, ils vont devoir se battre au péril de leur vie contre des monstres aussi fous que sanglants…

Loading...

Voilà comment démarre "Evil Dead". Ce classique du film d’horreur a été diffusé pour la première fois sur grand écran le 15 octobre 1981, il y a 40 ans déjà. Son réalisateur Sam Raimi n’a pas 20 ans quand il se met en tête de raconter cette histoire imaginée d’après l’un de ses courts-métrages. Dans cette épopée horrifique, il embarque avec lui l’acteur Bruce Campbell (Ash c’est lui), son meilleur ami rencontré au lycée, et le producteur Robert Tapert, un pote de son frère. À trois, ils vont établir les bases d’un nouveau genre, le Gore Golri, le film d’horreur rigolo réalisé très sérieusement avec peu de moyens mais beaucoup d’idées. Sans "Evil Dead" pas de "Mort sur le grill" ni de "House, 1 à 5" et encore moins de trilogie "Spiderman" avec Tobey McGuire (bon ok, pour l’Homme-Araignée, ce sont aussi des films de Sam Raimi mais on y retrouve ce délicieux cocktail mélangeant habillement humour et fantastique). Sans "Evil Dead" pas de "Shaun of the dead" ni autres films de zombies délirants. Sans "Evil Dead" pas de "Evil Dead 2" (oui je sais c’est bête mais attendez la suite) ni "Evil Dead 3" (le plus dingue et fou de la saga) ni de remake en 2013 ni de série télé "Ash vs Evil Dead" en 2015 (3 saisons seulement) ni de suite au remake "Evil Dead rise") à voir en 2022. Et encore, je ne vous parlerai pas des jeux vidéo, des comics (à lire en français aux éditions Vestron) et autres produits dérivés engendrés par cet univers incroyable !

Loading...

Quitte à citer les influences provoquées par "Evil Dead", évoquons aussi les quelques films qui ont influencé Sam Raimi. Parmi ceux-ci, vous avez "La Nuit des morts-vivants" de George Romero (1968) pour les créatures démoniaques, "La Dernière Maison sur la gauche" de Wes Craven (1972) pour le côté cabane perdue au milieu de nulle part et "Massacre à la tronçonneuse" de Tobe Hooper (1974) pour l’arme de prédilection du héros Ash… une tronçonneuse qu’il se fera greffer à l’avant-bras (oups, désolé pour le spoil). Il y a encore les "Trois Stooges" soit une bande de rigolos dont les pitreries ont fait le bonheur des Américains au cinéma comme en télévision entre 1922 et 1975 !

Loading...

Mais revenons au génie de Sam Raimi et à ce fameux mélange d’humour et de gore. Comme Raimi est un tout jeune réalisateur, quand il débarque avec cette histoire de "5 potes coincés dans une cabane au fond des bois qui réveillent les morts", personne n’y croit. Donc personne ne lui donne assez d’argent pour réaliser son rêve… ou plutôt son cauchemar. Qu’importe, à Hollywood vu qu’ils n’ont pas de pétrole, ils ont des idées. L’équipe de tournage (ils sont 15, acteurs compris) va donc s’enfermer dans la cabane du film pour y tourner toutes ces scènes qui deviendront cultes par la suite (ndlr : on raconte que ladite cabane a réellement été le lieu d’un double homicide, de quoi renforcer le côté glauque de leur aventure). Peu de moyens qui font que le sang vu à l’écran est de mauvaise qualité car la production n’a pas assez d’argent pour s’en procurer des litres dignes d’un grand film gore et que les masques sont cheap car réalisés en mauvais latex. Côté technique, l’argent manque encore et toujours pour louer du bon matériel. Donc oui, le fameux travelling à travers les bois en vue subjective, celle du démon qui se réveille pour attaquer nos 5 amis, il n’a pas été réalisé sur des rails mais avec une planche en bois tirée par des techniciens. On raconte aussi qu’une chaise roulante a également servi pour ce plan ! ?

L’une des créatures (monstrueuses) du film Evil Dead
L’une des créatures (monstrueuses) du film Evil Dead © Renaissance Pictures

Mais au bout du compte, le délire est là. La peur est bien vivante. La Mort aussi. Présenté au Marché du film du Festival de Cannes en 1982, "Evil Dead" séduit les festivaliers en mal de sensations fortes. Parmi eux, un certain… Stephen King. Emballé par ce qu’il a vu, le Maître de l’Horreur rencontre Sam Raimi pour lui communiquer son enthousiasme et lui demander d’associer son nom à la sortie du film. Ce qui sera fait par un quote, une phrase d’accroche à lire sur les affiches qui disait ceci…

Le film le plus férocement original de l’année – Stephen King

Ash, armé pour la suite de la saga Evil Dead
Ash, armé pour la suite de la saga Evil Dead © Renaissance Pictures

Inscrivez-vous à la newsletter à la Chronique de Hugues Dayez

Chaque mercredi, recevez dans votre boîte mail la chronique du spécialiste Cinéma de la RTBF sur les sorties de la semaine.

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous