Jacqueline Galant (MR), bourgmestre de Jurbise, était ce lundi matin l’invitée de Matin Première. Etat des finances des communes, polémique autour du greffier du Parlement wallon… Elle a fait le tour de l’actualité face à notre journaliste Danielle Welter.
Face à la hausse des prix de l’énergie, faut-il couper l’éclairage public la nuit ? dès le 1er novembre, 164 communes le feront entre minuit et cinq heures du matin. Mais pas à Jurbise. La bourgmestre explique que sa commune a décidé de ne pas éteindre les lumières pour des raisons de sécurité. "À un moment, il faut faire des choix. C’est primordial d’avoir un éclairage performant pour la sécurité du citoyen."
Elle rappelle au passage que, à Jurbise, les bâtiments communaux sont équipés d’un éclairage intelligent. Par ailleurs, les directions d’écoles et les fabriques d’églises ont été invitées à être vigilants en termes de consommation d’énergie.
La bourgmestre souligne d’ailleurs qu’en Région bruxelloise les autorités ont fait marche arrière concernant l’extinction de l’éclairage public. Après des plaintes des riverains et d’associations, la conférence des bourgmestres des 19 communes bruxelloises a en effet décidé de revenir sur sa décision d’éteindre les lumières 30 minutes avant le lever du soleil.
"Malgré tout, comme toutes les communes, Jurbise a besoin d’argent", poursuit Jacqueline Galant. Mais elle affirme que les économies se feront "dans d’autres secteurs".
Ma maman bénéficie d'une pension du mandat de bourgmestre et de président de CPAS depuis le décès de mon papa.
Les communes font en effet face à des dépenses importantes. Parmi celles-ci, l’indexation des salaires qui pèse dans le budget. La bourgmestre MR cite le cas du personnel de la zone de secours Hainaut Centre qui représente une augmentation de sept millions d’euros sur deux ans. Or, dénonce-t-elle, le fédéral ne va intervenir que "pour un supplément de 800.000 euros".
"Qui doit mettre la main au portefeuille ? Ce sont les communes. Il y a les zones de secours, les zones de police, les CPAS, l'indexation du personnel, les pensions des mandataires. J'en parle parce que c'est un sujet qui est souvent évité. Nous sommes un des seuls niveaux de pouvoir où nous payons les pensions des mandataires et des ayants-droits. Il faut une réforme. En tant que membre de la Commission des Pouvoirs locaux au niveau de la Région wallonne, je vais vraiment demander au ministre qu'il mette le débat au niveau du comité de concertation pour que le fédéral puisse prendre ses responsabilités et intervienne dans la pension des mandataires."
Pour Jurbise, la pension des mandataires - c'est-à-dire celles des bourgmestres, échevins et ayants-droits, représente 100.000 euros, soit de quoi "embaucher deux équivalents temps plein".
Jacqueline Galant enchaîne : "Mon papa [Jacques Galant, bourgmestre de Jurbise jusqu'en 2000, NDLR] est décédé depuis 17 ans. Ma maman bénéficie d'une pension du mandat de bourgmestre et de président de CPAS depuis le décès de mon papa. Que les personnes bénéficient du revenu du travail de leur conjoint, c'est tout à fait normal. Mais par rapport à un mandat politique il faut des réformes, il faut faire des économies. Donc je pense qu'il faut vraiment oser les débats dans les différents secteurs qui concernant les pouvoirs publics."
Où en est le dossier du greffier du Parlement wallon ?
Au niveau régional, c’est le cas du greffier du Parlement wallon qui agite le monde politique. L’homme, accusé de dépenses excessives et de harcèlement sur son personnel, a été écarté en septembre.
Jacqueline Galant détaille les trois dossiers qui pèsent contre lui et les actions mises en place. Concernant le coût des travaux de la maison des parlementaires et d’une jonction piétonne à Namur, "des informations très concrètes vont parvenir après les vacances de Toussaint".
Pour ce qui est du climat social, un marché public a été lancé pour mandater une société extérieure. Celle-ci sera chargée d’écouter l’ensemble du personnel.
Objectif aussi : "Voir si le greffier a bénéficié d’une position d’autorité, de certains privilèges.[...] Le greffier bénéficie d’une délégation générale par rapport un certain nombre de dossiers. Nous avons revu les montants à la baisse".
La libérale estime qu'"il faut mettre des procédures en place en interne" pour contrôler les dépenses excessives, telle cette facture de 25.000 euros de téléphonie... qui date de 2015, s’empresse de préciser Jacqueline Galant. Elle s’interroge : "Pourquoi avoir attendu 2022 ?" D’autant que "chaque parti a un commissaire au compte qui peut vérifier toutes les factures du Parlement."
Dans ce contexte, "nous allons mettre des mesures structurelles en place". Car, conclut la bourgmestre de Jurbise, il est "important de recréer un climat de confiance et de faire tourner cette institution très importante pour l’ensemble des Wallons et des Wallonnes".