Juan Chica Ventura est petit-fils de républicains espagnols installé à Paris. C’est lui avec son association "24 août 44" qui organise cette exposition à Liège en collaboration avec les Territoire de la Mémoire. Il a pu disposer de négatifs photos réalisées par Philippe Gaussot (1911-1977) qui à l’époque de la guerre d’Espagne, était venu en aide dans les camps de réfugiés.
C’est un exil massif. On parle de 500.000 réfugiés en 2 semaines
"Là, on voit des colonnes de réfugiés par exemple. On a des femmes, des enfants. Ce sont les premiers jours. La Retirada n’a duré que deux semaines. C’est un exil massif parce que là, on parle de 500.000 civils. Aujourd’hui, en Ukraine, on est déjà sur des chiffres d’un million d’exilés, c’est-à-dire le double. Et aujourd’hui, ces civils fuient aussi les bombardements. C’est terrible de rencontrer encore des images comme ça, on pensait que ça n’existerait pas, que ça n’existerait plus. Et que ça revienne comme ça à la figure… Le passé rattrape l’actualité."
Ils ont été accueillis dans des camps de concentration
La différence avec l’Ukraine, c’est que, très vite, les exilés ont été enfermés dans des camps : "Tout de suite. Ils se sont imaginés, en arrivant en France, comme c’était une république aussi, qu’ils allaient être reçus comme des héros, ce qui n’a pas du tout été le cas. Ça représentait pour la France une menace. Ils ont été accueillis dans des camps de concentration qui étaient en fait des plages tout le long du Roussillon, face à la mer. Et derrière, il y avait des barbelés. Et derrière ces barbelés, il y avait des tirailleurs sénégalais et marocains avec des mitrailleuses."