Une exposition s’ouvre ce jeudi 10 juin à Bruxelles sur la Grand Place. Elle est consacrée au streetartiste le plus célèbre au monde : Banksy. Comme la plupart des expos qui lui sont consacrées, celle-ci n’est pas autorisée par l’artiste. Il s’agit d’œuvres prêtées par des collectionneurs privés et rassemblées dans l’ancien siège de la CBC totalement réaménagé pour l’occasion. On y trouve l’une ou l’autre œuvre directement retirée du mur original, mais surtout beaucoup de sérigraphies, de photos, de reproductions et quelques projections. L’expo se termine par une immersion en réalité virtuelle dans le Bristol des débuts de lcarrière de l’artiste, hélas cette visite en réalité virtuelle n’est accessible qu’en payant un supplément de trois euros au prix du billet initial (16,5€ pour un adulte).
L’exposition fait la part belle aux thèmes de prédilection de Banksy : la société de consommation, les migrants, la guerre, la police. Ces thèmes sont développés à travers les différentes pièces plutôt bien mises en scène. On peut également découvrir une reproduction de l’atelier de l’artiste.
Banksy est plutôt un dessinateur de presse qu’un génie
En toile de fonds de cette exposition, une question : Banksy est-il un génie ou un vandale ? Vandale parce qu’il réalise ses œuvres illégalement, mais génie car il est chaque fois adulé et sa que notoriété a depuis bien longtemps fait le tour du monde. " A partir du moment où les œuvres de Banksy sont protégées par du plexiglas à Londres ou à Paris, ce n’est plus du vandalisme, ça devient tout simplement quelque chose d’institutionnel", explique Christophe Genin, professeur de Philosophie de l’Art à la Sorbonne et grand spécialiste du Streetart.
"En plus, on le sait très bien, dès qu’un mur reçoit une œuvre de Banksy, il prend automatiquement une plus-value. Quant au génie, sans être insultant envers Banksy, il me semble que c’est un excellent dessinateur de presse. Il y a beaucoup d’esprit, beaucoup d’à-propos, beaucoup de pertinence. On voit par exemple deux policiers qui s’embrassent, on voit un soldat israélien fouiller une petite fille … Donc il y a toujours une manière de présenter une situation un peu saugrenue, paradoxale, ça c’est le talent du dessin de presse. Mais dans le fonds, il n’y a pas de dimension vraiment spirituelle qu’on attend des génies. "