Les occupants de bâtiments du bassin de Biestebroeck, sur le bord du canal à Cureghem, ont été expulsés mercredi matin, selon une communication dans la journée du groupe délogé. La police locale de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest) confirme avoir prêté main-forte à un huissier pour faire exécuter un ordre judiciaire d’évacuation, mais précise que son intervention n’a pas été nécessaire, car les lieux avaient déjà été désertés à l’arrivée des agents sur place.
Le groupe expulsé a expliqué qu’une requête unilatérale avait été introduite auprès de la justice de paix d’Anderlecht pour faire mettre les occupants dehors.
Cette occupation visait à protester contre un projet immobilier porté par le consortium Immobel/BPI sous le nom d’A’Rive (anciennement Key West). Après destruction des actuels locaux, il est question de construire 524 logements (dont une tour de 84 mètres de haut) et 383 places de parking. Inter Environnement Bruxelles (IEB) a introduit un recours en mai dernier contre le permis d’urbanisme et le fait qu’il soit délivré sans étude préalable sur les incidences environnementales.
À l’occasion de l’annonce de leur occupation le 19 novembre, les occupants avaient déclaré dans un communiqué vouloir s’opposer à la logique de gentrification sur les bords du canal de Bruxelles. "Le prix annoncé pour les appartements les moins chers est de 2700 euros/mètre carré… Pas besoin d’un dessin pour saisir que ces logements ne sont pas destinés aux Anderlechtois concernés par la crise du logement", avaient-ils dénoncé.
Parmi les effets redoutés d’un tel projet, ils pointaient une pression à la hausse sur les loyers environnants, une augmentation de la congestion automobile ou encore une privatisation des abords du canal les rendant inaccessibles au public.