Jacky Ickx, vice-Champion du Monde de Formule 1 en 1969 et 1970, vit avec passion la bagarre pour le titre à laquelle se livrent cette saison Max Verstappen et Lewis Hamilton, séparés par 14 points alors qu'il reste trois Grand Prix à disputer.
Le Belge aux huit victoires en F1 estime qu'il sera "très difficile" pour le septuple Champion du Monde de remporter son duel face au jeune Néerlandais.
"Cette bataille entre Lewis Hamilton et Max Verstappen est merveilleuse !, s'est enthousiasmé Jacky Ickx au micro de la RTBF. Quand on a tout ce parcours derrière soi, c’est très difficile de battre un jeune pilote de 24 ans. Le temps joue irrémédiablement contre Lewis Hamilton, qui fait de la résistance avec tous les records qui sont en sa possession. Mais quoi qu’il arrive, à la fin, il sera battu ! Si ce n’est pas cette année, ce sera la suivante, et ainsi de suite... C’est inexorable. Nous vivons un moment exceptionnel avec cette compétition entre deux hommes qui cherchent la victoire. On a du spectacle entre le représentant de la jeunesse, qui a envie de gagner, et le "super champion" qui fait de la résistance. Mais je suis aussi frustré par les règles actuelles de la Formule 1. Pour moi, philosophiquement parlant, cela devrait être un combat, une bataille entre des hommes qui assument un risque librement consenti. Je suis frustré parce que le déroulement des épreuves est arbitré par des gens qui sont certainement de bonne volonté, mais qui à mes yeux sont des gens qui, hormis un ancien pilote lors de chaque Grand Prix, n’ont jamais conduit une voiture de course. On a brisé l’élan essentiel de la combativité de ces pilotes par une succession de pénalités, d’amendes, de contraintes qui ont modifié considérablement la nature de ce sport. Je trouve ahurissant qu’on puisse pénaliser d’une amende de 50.000 euros quelqu’un qui a osé poser son doigt sur l’aileron de son adversaire. Ou qu’on ose pénaliser Lewis Hamilton qui a détaché son harnais de sécurité pour célébrer sa victoire avec le drapeau brésilien en l’honneur d’Ayrton Senna. Il y a là quelque chose qui ne fonctionne pas : il n’y a pas la joie de la victoire, il n’y a que des contraintes qui, pour moi, sont inexplicables. Je souffre de nous voir si éloignés du plaisir de cette communion avec le public. Pas de public, pas de course ! Le public, c’est la base de notre sport. Est-ce que la fantaisie existe encore en Formule 1, comme c’est le cas en MotoGP ?"