Le débat n’a pas échappé à des questions sur les propos tenus par le Premier ministre qui a avancé l’idée d’une pause dans les mesures environnementales.
Du côté du PS, Thomas Dermine estime que cette sortie du Premier ministre pose problème tant sur la forme que sur le fond. "Un Premier ministre ne devrait pas dire ça. Un militant libéral peut le dire, mais un Premier ministre qui doit incarner une position de gouvernement ne peut pas dire ça", explique Thomas Dermine. Sur le fond, pour le secrétaire d’Etat PS, "la biodiversité, c’est pas juste le problème des abeilles ou des oiseaux". Thomas Dermine souligne qu’en Wallonie, on trouve des traces de glyphosate dans les urines d’un enfant sur trois et du cadmium, "un métal dangereux" dans celle de 95% des enfants. "Donc, c’est un problème de santé et c’est un problème intimement lié au problème climatique", estime Thomas Dermine.
En face, du côté du MR, Mathieu Michel estime qu'"aujourd’hui, il n’est pas question de pause". Il parle de propos "malheureux" de la part du Premier ministre. Pour Mathieu Michel, il s’agit plutôt de l’idée "d’aller le plus vite possible en étant conscient de l’impact de cette accélération". Le défi climatique, le "tournant, le virage qu’on doit prendre a des impacts importants sur nos entreprises, sur nos industries, y compris sur les agriculteurs", explique Mathieu Michel qui ne veut pas "casser la machine" en allant trop vite. "On va déjà excessivement vite", déclare le secrétaire d’Etat MR. "Si on met le moteur dans le rouge et qu’on le casse, à un moment donné, ce ne sera plus possible de travailler sur la transition écologique. On aura perdu des entreprises et elles iront polluer ailleurs", argumente Mathieu Michel.
Côté PS, Thomas Dermine a un avis à l’opposé. "On ne va pas assez vite", répond-il. "Tous les indicateurs en matière de transition climatique, les émissions de CO2, en matière de biodiversité sont dans le rouge", explique Thomas Dermine. Pour lui, il n’y a pas lieu d’opposer entreprises et mesures en faveur du climat et de l’environnement. Il explique qu’à l’exception de "certains grands secteurs, les multinationales de l’agroalimentaire, du secteur pétrochimique", "la plupart des PME, des industries, des travailleurs, ce qu’ils veulent, c’est avoir un cap, avoir un gouvernement qui donne de la clarté, de la prévisibilité". "Appuyer sur pause, c’est ajouter du flou au flou et on va retarder encore des investissements", argumente Thomas Dermine.
Au MR, Mathieu Michel continue de plaider pour "aller le plus vite possible, sans casser la machine". Il évoque le cas des agriculteurs déjà confrontés à de nombreuses normes. "Leur dire qu’on va ajouter encore des normes complémentaires, c’est courir le risque qu’à un moment donné, ce qu’on fait bien ici, ça s’arrête et qu’on importe ce qui se fait mal ailleurs", explique Mathieu Michel.